Des médecins, c'est beau, mais il faut aussi des comptables

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Des médecins, c'est beau, mais il faut aussi des comptables

Publié le 05/05/2012 à 00:00

Il y a de ces mythes qui ont la vie dure.

En principe, une société qui compte beaucoup de médecins devrait être prospère, non ? Ça dépend. Savez-vous quel pays offre le meilleur ratio médecins/population du monde ? La Grèce ! Avec 1 médecin pour 166 habitants, les Grecs sont les mieux pourvus à ce chapitre... mais il n'empêche que leur économie soit en ruine. Vient ensuite Cuba, avec 1 médecin pour 168 habitants, puis la Biélorussie, l'Autriche et le Géorgie. À part l'Autriche, ces pays ne sont pas des plus prospères. À ce chapitre, le Canada ne figure même pas parmi les 20 premiers.

En vérité, c'est beau d'avoir des médecins, mais il faut aussi savoir compter.

Ces chiffres sont tirés de l'édition 2012 du Pocket World in Figures, un petit manuel publié annuellement par le magazine The Economist et qui rassemble des statistiques variées (chiffres de 2009, dans ce cas-ci) sur une foule de sujets en tenant compte de 194 pays. Les résultats, parfois surprenants, montrent à quel point la planète change. Par exemple, c'est aux États-Unis qu'on trouve le plus de membres de Facebook (151 millions). Qui arrive deuxième ? L'Indonésie ! Elle est suivie du Royaume-Uni, de la Turquie et de l'Inde. Le Canada se classe au 12e rang, avec 16,6 millions d'usagers. En tenant compte du rôle qu'ont joué les médias sociaux dans les mouvements populaires comme les printemps arabes, il devient clair que l'utilisation d'Internet se répand de plus en plus, bien au-delà des pays occidentaux. C'est maintenant admis et reconnu. Ce qui n'est pas le cas pour d'autres croyances, notamment celles liées à la santé.

Quels pays attribuent le plus important pourcentage de leur PIB aux dépenses de santé ? D'accord, les États-Unis sont largement en tête (16,2 %). Mais pour les trois positions suivantes, il faut étonnamment se transporter en Afrique, au Libéria, au Burundi et en Sierra Leone. Le Canada n'occupe que la 15e place, avec la Bosnie (10,9 %), derrière la France mais devant la Finlande.

Autre mythe : les accidents cardiovasculaires sont typiques des sociétés riches, là où on s'empiffre en négligeant sa forme... Faux : dans le classement de The Economist, 1es 19 pays les plus touchés font tous partie de l'ancien bloc soviétique. En Europe de l'Est, l'Ukraine affichant le plus triste bilan, avec plus de 1 000 personnes affectées par 100 000 habitants. Et concernant le pourcentage d'obèses ? Les États-Unis, encore ? Vous serez surpris d'apprendre que c'est au Liban qu'on retrouve le plus important pourcentage de grosses personnes, avec un taux désolant de 36 %. Suivent le Qatar, puis les États-Unis (quand même), l'Irlande et l'Arabie saoudite. Le Canada est plus loin, mais à 22 %, c'est déjà trop.

Bobards universitaires

Mythes pour mythes, ceux qui entourent le débat actuel sur les droits de scolarité méritent eux aussi qu'on s'y arrête. En voici deux qui ont la couenne dure.

1. Les étudiants universitaires paient aujourd'hui bien plus cher que les baby-boomers de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Faux. En 1968, les droits de scolarité universitaires s'élevaient à 547 $. En utilisant la feuille de calcul de l'inflation sur le site de la Banque du Canada, en dollars constants, ces 547 $ équivalent aujourd'hui très précisément à 3 579,03 $. Or, les étudiants paient aujourd'hui environ 2 100 $. Et il y a toujours eu des frais afférents. Donc, ceux qui fréquentent aujourd'hui l'université paient bien moins cher. Et même avec les augmentations annoncées, les droits exigés seront encore inférieurs à ce que les gens ont payé il y a une quarantaine d'années.

2. Les étudiants vont finir par payer la plus grosse partie des coûts du fonctionnement universitaire. Encore une fois, c'est inexact. Le Québec accorde en moyenne 20 000 $ par personne inscrite à temps plein à l'université. C'est près de 10 fois les droits de scolarité actuels. Et à supposer que cette contribution ne bouge pas, ce sera encore de 6 à 7 fois la part des usagers d'ici 2017.

Correctif : erreur sur la banque

Coquille déplaisante dans notre dernier numéro, dans le cahier sur l'immigration et mon texte «Des cas d'intégration réussie» : j'ai associé Pierre Michaud, en réalité vice-président de la Banque Scotia, à la BMO. C'est encore plus impardonnable que la Scotia est connue pour multiplier les initiatives multiculturelles, comme ce séminaire sur le crédit qu'elle organise le 3 mai avec la Chambre de commerce Latino-américaine. Mes sincères excuses à l'institution et à la personne concernées.

rene.vezina@tc.tc

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