De réputés gestionnaires augmentent leurs achats d'or

Publié le 09/05/2009 à 00:00

De réputés gestionnaires augmentent leurs achats d'or

Publié le 09/05/2009 à 00:00

La récente révélation que la Chine accroissait ses réserves d'or depuis 2003 a donné un nouvel argument de poids à ceux qui pensent que le prix de l'or continuera de grimper en raison de la récession.

Depuis le début de l'année, le métal jaune gagne de nouveaux adeptes parmi les financiers. Ils se basent sur de multiples indicateurs, dont l'effet inflationniste à plus long terme des plans de sauvetage de l'économie.

C'est le cas notamment d'investisseurs réputés comme John Paulson, président de Paulson & Co., et de David Einhorn, gestionnaire du fonds de couverture Greenlight Capital. M. Paulson, qui s'est fait connaître par ses gains prodigieux en 2007 et en 2008 à la suite de paris sur l'effondrement du marché immobilier américain, a annoncé l'achat d'actions de la minière britannique AngloGold Ashanti.

De son côté, M. Einhorn a indiqué qu'il avait commencé à acheter de l'or et des titres de sociétés aurifères à contrecoeur pour la première fois de sa carrière. L'injection massive de liquidités par la Réserve fédérale et son effet déstabilisateur sur le dollar américain l'amènent à effectuer ce revirement, écrit-il à ses clients.

Le réputé portefeuilliste canadien Eric Sprott fait également partie de ceux qui ont lié leur performance à la valeur future du lingot d'or.

M. Sprott confiait que la contre-performance de ses fonds en 2008 s'expliquait surtout par le rendement décevant de l'or au moment de l'effondrement des marchés. Il prévoit que le prix de l'or continuera de monter à mesure que l'économie se détériorera.

Certains experts prônent la prudence

D'autres observateurs se montrent cependant sceptiques sur la signification des réserves chinoises et mettent en garde les investisseurs qui fondent de trop grands espoirs sur le potentiel du métal jaune.

Ainsi, Jon Nadler, analyste de la firme spécialisée Kitco, juge possible que l'or ait atteint un sommet à court terme le 20 février, lorsqu'il a touché 992,90 $ US l'once. Selon lui, le prix oscillera vraisemblablement entre ce niveau et un plancher qu'il voit entre 580 et 650 $ US l'once.

"Le rôle de l'or comme valeur refuge a été confirmé depuis le 11 septembre 2001. On aurait tort cependant d'y voir une panacée aux maux qui affligent l'économie", mentionne-t-il.

M. Nadler fait valoir que des mécanismes inhérents au marché de l'or empêchent que son cours atteigne des niveaux trop élevés.

Il cite l'exemple de l'Inde, tradionnellement le premier importateur d'or au monde, qui en est devenu exportateur au premier trimestre de 2009. C'est signe que le prix de l'or a atteint un niveau élevé, où il est plus intéressant d'en vendre que d'en acheter, selon l'analyste. "Les joailliers indiens n'arrivent plus à vendre leur or sur le marché national et des Indiens commencent à vendre le leur sur les marchés internationaux", dit-il.

Les ventes de vieux bijoux ont explosé récemment, alors que des personnes en manque de fonds revendent les leurs à bon prix, selon M. Nadler.

"Contrairement aux autres matières de base, l'or est toujours stocké et resurgit donc sur le marché quand le prix devient attrayant."

Il juge improbable l'hypothèse souvent avancée mais jamais réalisée, que l'or atteigne 2 000 $ US l'once, voire 5 000 $ US. Il n'adhère pas non plus à la thèse selon laquelle l'injection massive de capitaux dans l'économie donnera lieu à une hyperinflation.

Suggestions de titres

Sans s'opposer à l'achat de métal jaune, M. Nadler recommande aux investisseurs d'y consacrer seulement 8 à 12 % de leur portefeuille.

Il suggère l'achat de titres de sociétés aurifères qui ont moins progressé que le prix de l'or depuis le début de l'année et dont le potentiel est meilleur, tels que Agnico-Eagle, Barrick Gold et Yamana Gold.

jean-francois.cloutier@transcontinental.ca

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