De nombreux risques économiques guettent les entreprises

Publié le 03/10/2009 à 00:00

De nombreux risques économiques guettent les entreprises

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Nationalisation, faillite d'un fournisseur, terrorisme, crise financière : les entreprises et les investisseurs canadiens sont exposés à de multiples risques. Voici le deuxième reportage d'une série de quatre visant à mieux faire connaître ces risques et à proposer des stratégies pour les gérer.

Plusieurs exportateurs canadiens auraient payé cher en août 2008 pour savoir que la faillite de Lehman Brothers, un mois plus tard, allait plonger les États-Unis dans la pire crise économique depuis les années 1930 et faire chuter leurs ventes sur le marché américain.

La faillite de la banque d'affaires fait partie des risques économiques quasi imprévisibles, d'autant plus qu'il y avait une règle non écrite selon laquelle Washington ne laisserait jamais une grande institution financière faire faillite - le fameux principe du Too Big to Fail.

Heureusement, les risques économiques ne sont pas tous du même ordre que la défaillance de Lehman Brothers. En fait, les entreprises canadiennes qui exportent ou s'implantent à l'étranger font face à des risques prévisibles dont ils peuvent se protéger la plupart du temps.

Des menaces de nature diverse

Ces risques sont nombreux. Par exemple, une hausse des taux d'intérêt dans la zone euro peut faire bondir les coûts de financement d'une société qui a contracté un prêt auprès d'une banque française. La faillite d'un important fournisseur ou d'un client aux États-Unis à cause de la récession est aussi un risque auquel sont confrontés les exportateurs.

Parmi les autres risques économiques, on compte l'émergence d'un nouveau concurrent, par exemple en Chine, qui grugera graduellement les parts de marché d'une entreprise, tant au Canada qu'à l'étranger. Beaucoup de manufacturiers québécois ont d'ailleurs vécu ce problème.

Enfin, la pénurie de denrées clés est un risque avec lequel doit composer beaucoup d'entreprises.

Parlez-en aux constructeurs d'automobiles hybrides comme Toyota. Ils doivent trouver de nouveaux types de métaux pour fabriquer leurs moteurs en raison de la crise des lanthanides. La Chine, qui assure 95 % de la production mondiale de ces minerais, veut réduire ses exportations de lanthanides pour répondre aux besoins de ses propres entreprises.

La solvabilité des partenaires de l'entreprise est également un enjeu clé. "Notre principal risque est de ne pas être payé", souligne Louis Garneau, président de Louis Garneau Sports, un fabricant de vélos et d'accessoires sportifs présent dans 37 pays.

Pour sa part, Exfo Ingénierie électro-optique mise sur plusieurs fournisseurs afin de réduire le risque de ne pas être payé. "Et nous n'hésitons pas à entretenir des liens serrés lorsque la situation l'impose", dit le président d'Exfo, Germain Lamonde.

La qualité des produits fabriqués par un sous-traitant est un autre facteur de risque. C'est pourquoi Louis Garneau dispose d'une équipe qui visite régulièrement les usines de ses fournisseurs afin de s'assurer qu'ils respectent ses critères de qualité.

Le risque augmente avec le temps

Les exportateurs et les investisseurs qui s'implantent dans un pays ne font pas face au même type de risques économiques, dit Pierre Fournier, analyste géopolitique à la Financière Banque Nationale. "Le danger est beaucoup moindre pour les exportateurs", précise-t-il.

Par exemple, les sociétés minières canadiennes peuvent être présentes pendant 30 ans dans certains pays, ce qui accroît la probabilité qu'un événement nuise à leurs activités.

Dans le secteur de la haute technologie, une entreprise implantée dans un pays émergent risque que ses produits soient contrefaits, et qu'ensuite, les faussaires lui fassent concurrence.

Les exportateurs, eux, n'ont pas à gérer un tel risque, parce qu'ils ont des relations à court terme avec leurs clients. "Mais ils doivent quand même faire leurs devoirs", souligne Pierre Fournier. Ils doivent tout vérifier : la solidité financière, la qualité du crédit et la réputation de leurs fournisseurs. Rien ne doit être laissé au hasard.

Enfin, les entreprises qui travaillent à des projets à long terme, comme Bombardier, en aéronautique, sont exposées à des risques plus importants que les exportateurs de meubles ou de pièces automobiles. Ils doivent examiner les états financiers de leurs futurs clients et bien évaluer les tendances du marché à long terme.

francois.normand@transcontinental.ca

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