De l'argent, il y en a tout le temps

Publié le 04/04/2009 à 00:00

De l'argent, il y en a tout le temps

Publié le 04/04/2009 à 00:00

Malgré la crise, le capital reste disponible pour qui veut se lancer en affaires. Le moment n'a même jamais été aussi propice pour le faire, disent des spécialistes. À condition de savoir où on s'en va et d'accepter d'y mettre du sien.

Pour Richard Bruno, président du conseil d'Anges Québec, un groupe privé d'investisseurs, le chaos actuel constitue une occasion en or de démarrer un projet. "Vous ne vous lancez pas en affaires quand tout est bien structuré. Vous y allez quand vous percevez des déséquilibres et des manques dans l'économie", explique-t-il.

En activité depuis juillet, l'organisme qu'il préside cherche à déployer son capital dans des entreprises en démarrage, surtout dans les technologies de l'information et des communications.

Sur le site Internet d'Anges Québec, il est possible de faire une demande de financement et d'expliquer la nature de son projet aux 38 investisseurs - pour la plupart eux-mêmes des entrepreneurs - que regroupe l'organisme.

Le financement peut varier de quelques dizaines de milliers à plus d'un million de dollars, selon la nature du projet et le secteur d'activité.

La moitié des entreprises financées par Anges Québec n'ont pas encore de revenus. "Nous nous basons sur la valeur de l'innovation contenue dans le projet et sur la personnalité du demandeur, qui doit être un entrepreneur-né", explique M. Bruno.

En matière d'innovation, le président d'Anges Québec sait de quoi il parle : il a lui-même participé au développement du disque compact lorsqu'il était directeur de la technologie pour Philips, aux Pays-Bas.

Investissement personnel

Attention toutefois : avant de penser à demander de l'argent à des anges financiers, préparez-vous à engager vos propres ressources. "Nous voulons que vous mettiez votre peau en jeu si vous voulez que nous engagions aussi la nôtre", prévient Richard Bruno. Ce n'est pas tant la quantité d'argent que vous investissez vous-même que la part de vos avoirs qu'elle représente, dit-il.

L'entrepreneur en devenir devrait aussi sonder "les trois F" avant de s'adresser à Anges Québec. En anglais, ce sont les amis (friends), la famille (family) et les naïfs (fools). "Ces trois F sont les personnes les plus susceptibles de fournir à l'entrepreneur son capital de base", dit M. Bruno.

La voie des subventions

Stéphane Caron, associé chez BDR Capital, incite pour sa part les aspirants entrepreneurs à éplucher le registre des programmes gouvernementaux et à maximiser la valeur des fonds publics dans leur projet. "S'il est vrai que le capital de risque est plus frileux qu'il y a dix ans, les programmes gouvernementaux d'aide aux entreprises ont au contraire augmenté", dit-il.

Investissement Québec, la Banque de développement du Canada, les Centre locaux de développement (CLD) et les Fonds d'entraide régionaux peuvent venir en aide aux entrepreneurs, que ce soit en versant des subventions, en garantissant des prêts, en accélérant le remboursement de crédits d'impôt ou encore en prenant une participation dans le capital de l'entreprise.

À titre d'exemple, la Banque de développement du Canada dispose d'un programme de 100 millions de dollars à investir dans des fonds de capital de risque canadiens destinés aux entreprises en démarrage ou en prédémarrage qui disposent d'un avantage technologique concurrentiel. Investissement Québec peut garantir auprès d'institutions financières des marges de crédit qui serviront au financement de contrats à l'étranger.

De plus, le fait d'obtenir une subvention accroît votre crédibilité auprès d'autres partenaires financiers, souligne M. Caron.

Les banques, après

Les banques constituent un partenaire incontournable dans le développement d'une entreprise, mais ceux qui attendraient trop d'elles au démarrage risquent d'être déçus.

Moins souples que les anges financiers ou que les organismes d'aide aux entreprises, elles exigeront la plupart du temps que l'entrepreneur fournisse des garanties autres que les actifs de l'entreprise, par exemple l'hypothèque de sa propre maison, avant de lui consentir un prêt.

"La banque n'est pas le premier partenaire à aller voir", reconnaît Manon Stébenne, porte-parole de la Banque Laurentienne. C'est davantage après la phase de démarrage, soit en général après deux ans de fonctionnement, qu'elle pourra aider financièrement l'entreprise.

Se lancer en affaires n'est pas une décision facile. Mais pour les bons projets, "de l'argent, il y en a tout le temps", assure M. Caron.

Qui n'a pas caressé le rêve de devenir son propre patron ? Cette série présente des conseils pratiques pour vous aider à prendre les bonnes décisions.

jean-francois.cloutier@transcontinental.ca

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