Votre entreprise vient de décrocher son premier contrat en Chine, et vous vous apprêtez à expédier la marchandise. Comment procéder ? Voici les étapes pour l'acheminer de Montréal au port de Shanghai sans y laisser votre peau.
ÉTAPE 1 Par soi-même ou avec de l'aide d'un spécialiste ?
C'est la première question que vous devez vous poser, disent les analystes consultés. La PME qui a peu d'expérience à l'international serait avisée de recourir aux services de spécialistes dans la chaîne d'approvisionnement, comme les transitaires ou les maisons de commerce. En effet, ceux-ci servent d'intermédiaire en achetant la marchandise des producteurs pour ensuite la revendre aux clients ou aux consommateurs.
ÉTAPE 2 Choisir la bonne route
Si vous excluez l'option de la maison de commerce, vous devez choisir avec votre consultant la route maritime qui vous convient le mieux. «S'il y a une urgence pour livrer la marchandise, cela limite les choix», souligne Jacques Roy, expert en gestion des transports à HEC Montréal.
Vous pouvez d'abord expédier votre conteneur par train au port de Vancouver, pour lui faire traverser le Pacifique par bateau jusqu'à Shanghai. Il faut alors compter de 25 à 30 jours. «C'est la route la plus courte, mais la plus coûteuse», dit Christian Sivière, président de Solutions Import Export Logistique.
Votre entreprise peut aussi expédier son conteneur directement par bateau, du port de Montréal au port de Shanghai, en passant par la Méditerranée (où il sera transféré sur un postpanamax, ces géants des mers) et le canal de Suez, selon Daniel Dagenais, directeur des opérations au Port de Montréal.
Finalement, vous pouvez envoyer votre conteneur de Montréal à Shanghai en passant par le canal de Panama. Mais c'est l'option la plus longue et pas nécessairement la moins coûteuse. Comme les postpanamax ne peuvent pas encore franchir le canal de Panama, le conteneur sera transporté par des bateaux standard. Cela limite donc les économies d'échelle.
ÉTAPE 3 Paiement et responsabilité
Le paiement est aussi un enjeu de taille. Votre client chinois peut vous payer à l'avance, avant que le conteneur ne quitte le port de Montréal. «C'est plutôt rare et c'est sans risque pour l'exportateur», souligne Christian Sivière. Les modes de paiement les plus fréquents sont les lettres de crédit et l'encaissement documentaire. Ce sont les banques respectives du vendeur (vous) et de l'acheteur (votre client chinois) qui feront les transferts de fonds, après l'embarquement sur le bateau ou à la réception de la marchandise.
En marge du paiement, vous devez aussi jongler avec les incoterms (international commercial terms), c'est-à-dire les droits et les devoirs des vendeurs et des acheteurs en matière de commerce international.
Par exemple, dans une transaction FOB Montréal (free on board), vous avez la responsabilité légale de la marchandise jusqu'au port de Montréal. Si le navire transportant votre conteneur coule au beau milieu de l'Atlantique, ce n'est pas votre problème.
Par contre, vos responsabilités sont très importantes si vous avez conclu une transaction CIF Shanghai (cost insurance and freight ou coût, assurance et fret) avec votre client chinois. Vous êtes responsable de l'organisation du transport de la marchandise jusqu'au port de Shanghai. Là, il faut avoir de bonnes assurances et prévoir des coûts de gestion de la marchandise.
ET COMBIEN ÇA COÛTE ?
Estimations pour un conteneur de 40 pieds du port de Montréal au port de Shanghai
En passant...
... par la Méditerranée et le canal de Suez
2 500 $ US
8 semaines
... par le canal de Panama
3 000 $ US
6 semaines
... par le port de Vancouver (avec une partie ferroviaire au Canada)
3 500 $ US
4 semaines
Source : Solutions Import Export Logistique
