Comment dit-on " fesse de porc " en russe ?

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Comment dit-on " fesse de porc " en russe ?

Publié le 11/06/2011 à 00:00

Grâce au Groupe C.N.P., de Rivière-du-Loup, les consommateurs russes ont maintenant la possibilité de déguster de l'excellent jambon québécois.

Les Produits métalliques PMT, de Rimouski, ont quant à eux reçu le mandat de fabriquer la structure métallique du futur Parlement du Bénin, en Afrique de l'Ouest, et d'autres contrats leur arrivent du Togo, pays voisin.

Il ne s'agit pourtant pas ici de multinationales habituées à conquérir le monde, mais bien de PME régionales qui ont compris que leur salut repose sur l'exploration de nouveaux marchés.

Pourquoi mettre l'accent sur ces entreprises du Bas-Saint-Laurent ? Tout simplement parce que c'est à Rimouski que se tenait la semaine dernière le Congrès de l'Association des centres locaux de développement du Québec (ACLDQ), et qu'on y a mis en évidence les réalisations d'entreprises de la région qui relèvent des défis de croissance, dont celui de bien gérer la diversification des marchés.

Remarquez, c'est un heureux problème : en d'autres circonstances, on aurait pu être contraints de plutôt débattre des conditions de survie dans cette économie post-récession. C'est la dure réalité qui frappe bien des communautés dans le monde. On l'a souligné à plusieurs reprises : le Québec a réussi à traverser la crise sans se faire trop écorcher, et son économie est revenue en mode expansion. De là la nécessité de miser sur l'exportation. Tout dépend maintenant du comment.

Il était particulièrement intéressant, lors de ces assises, d'entendre des entrepreneurs admettre d'emblée leur prudence face au marché américain. A priori, personne ne mettra une croix sur les États-Unis, vers lesquels se dirigent encore aujourd'hui près de 70 % de nos exportations. Vivre à côté de la plus grande puissance mondiale demeure un formidable avantage.

Mais c'est une superpuissance qui a été, elle, sévèrement éprouvée par la récession et qui se relève difficilement. Le misérable bilan de l'emploi, en mai, montre que la pente est toujours abrupte. Les États-Unis n'ont plus les moyens d'acheter ce que nous avons à leur offrir. De plus, la force soutenue du huard rend nos produits onéreux. Et les produits chinois envahissent les tablettes. Il est donc essentiel d'élargir l'horizon, et ce sont des exemples de manières d'y parvenir que sont venues donner ces PME du Bas-Saint-Laurent.

Elles étaient quatre à former le panel, et les dirigeants des deux autres entreprises présentes ont aussi pris soin de montrer qu'elles ne mettaient pas tous leurs oeufs dans le panier américain. Bois BSL, de Mont-Joli, distribue ses produits un peu partout au Canada et vise le Royaume-Uni, tandis que EXOPC, de Rimouski, s'attaque par essence à un marché mondial avec sa tablette électronique qui reçoit le soutien de Microsoft.

Cela ne date pourtant pas d'hier que l'on souligne l'importance pour les exportateurs québécois de percer d'autres fronts, mais c'est comme si la récession avait servi de détonateur : il faut regarder plus loin.

L'avenir appartient aux défricheurs

Plus facile à dire qu'à faire. Les réseaux sont naturels et bien établis avec les États-Unis, mais comment s'y prendre pour proposer ses jambons aux Chinois et aux Russes ? Imaginez déjà la bureaucratie tatillonne et les écueils culturels ! Puis tâchez de superviser la construction de bâtiments dans des pays lointains où les normes et les habitudes sont à des années-lumière des nôtres. Et vers lesquels tous les gros joueurs de la planète se dirigent dans l'espoir de remporter la mise.

C'est cependant le passage obligé si on veut aller de l'avant. Il faut défricher. Tout dépend des ambitions. Comme marché, le Québec peut fort bien suffire, surtout pour une PME dont les ambitions sont domestiques. En mode croissance, on doit cependant emprunter des chemins moins fréquentés.

Tout indique que ça bouge. Le dernier relevé de Affaires étrangères et Commerce International Canada montre que le Brésil (9e) et la Norvège (10e) font désormais partie du groupe des 10 destinations les plus importantes pour les exportations canadiennes, et ont détrôné l'Inde... et la France. En ce qui concerne spécifiquement le Québec, la France fait toujours partie du club, mais il est certain que le match n'a jamais été si international. Il faudra maintenant user de stratégie pour réussir. Comment dit-on " fesse de porc " en russe, déjà ?

DE MON BLOGUE

États-Unis

Pathétique bilan de l'emploi en mai

Difficile de trouver une note encourageante dans les commentaires recueillis un peu partout quant au piètre bilan de l'emploi aux États-Unis en mai : un gain net d'à peine 54 000 emplois, comprenant la perte de 29 000 postes dans l'ensemble du secteur public, qui n'en finit plus de saigner [...] Une potion magique à proposer ?

Vos réactions

" La solution : payer nos dettes et faire le ménage aux bonnes places... La crise immobilière aurait pu être évitée si la FED, à l'époque, avait haussé les taux avant que la bulle soit incontrôlable... Malheureusement, il est trop tard. "

- mario.lalonde

" La majeure partie des entreprises ont réagi à la crise en faisant des mises à pied massives, en fermant des succursales, des services qui ne rentraient pas dans leurs frais, etc. Elles s'aperçoivent maintenant qu'elles peuvent dégager autant sinon plus de profits avec moins de personnel. "

- YBertrand

" Ce qui se passe actuellement, c'est que le consommateur américain a fait faillite en 2008 et ne peut plus suivre ce schéma de mauvaise allocation du capital. La même chose est sur le point d'arriver au Canada, avec le ralentissement chinois qui fera baisser le prix des ressources de 30 %. "

- ABC

rene.vezina@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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