Canadian Royalties aux prises avec une offre d'achat hostile chinoise

Publié le 17/10/2009 à 00:00

Canadian Royalties aux prises avec une offre d'achat hostile chinoise

Publié le 17/10/2009 à 00:00

L'achat de la minière Canadian Royalties par une coentreprise formée par la chinoise Jilin Jien Nickel et la minière vancouvéroise Goldbrook servirait-il les intérêts du Québec ?

"Non", répond Glenn Mullan, le président du conseil et chef de la direction de Canadian Royalties.

Cette société, qui a commencé à exploiter une mine de nickel au Nunavik en 2008, fait l'objet d'une offre d'achat hostile de la coentreprise Jien Canada, payable comptant à 0,60 $ l'action. Un prix supérieur de 28 % à la valeur actuelle de l'action, mais qui est minime si on le compare au cours du titre, à plus de 4 $, avant qu'éclate la crise financière.

Cette crise de l'automne 2008 a fait perdre à Canadian Royalties le financement de 300 millions de dollars dont elle avait besoin pour terminer les travaux de construction de la mine, achevés à 40 %.

"Si l'offre [de Jien Canada] est acceptée, beaucoup de nos actionnaires et détenteurs d'obligations perdront énormément d'argent", plaide M. Mullan. Un des investisseurs les plus importants est la Caisse de dépôt de placement du Québec, qui détient 5 % des actions et 30 % des obligations.

M. Mullan prédit que l'administration et les services de soutien du projet quitteraient le Québec si Jien Canada devenait propriétaire. Sans compter l'impact de la transaction sur la communauté locale : "Nous avons promis des emplois à la communauté inuite, de la sous-traitance aux entreprises locales et des mesures d'atténuation du risque environnemental", explique-t-il.

Pour lui, le nouveau propriétaire ne se soucierait pas trop de gouvernance, de responsabilité sociale et de développement durable.

Des questions sur la protection des ressources naturelles

Glenn Mullan tient à mentionner que l'offre d'achat hostile "n'est pas une métaphore du comportement du peuple de Chine". Il n'a rien contre des partenariats avec des entreprises chinoises, au contraire : il a failli choisir la chinoise Jinchuan comme client privilégié, avant d'opter pour la russe Norilsk Nickel. Mais il s'interroge sur le niveau de gouvernance que nous sommes prêts à sacrifier pour attirer des investisseurs étrangers.

Pour l'instant, il se bat comme un diable dans l'eau bénite pour contrer l'offre sino-canadienne par une meilleure offre. Il a frappé à la porte de la Caisse de dépôt, du gouvernement du Québec, de son client russe, et d'autres contacts en Chine, leur rappelant que son projet est rentable à partir du prix de 6 $ la livre de nickel. Le 30 septembre dernier, la direction a convaincu ses actionnaires de patienter. Le suspense s'est étiré jusqu'au 15 octobre, date à laquelle expirait l'offre de Jien Canada. Mais cette saga soulève des questions sur la protection des ressources naturelles du Québec, notamment le montant des redevances que la province exige des projets miniers, indique Patrick Leblond, professeur d'économie politique à l'Université d'Ottawa.

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