Brésil : des milliards pour les aéroports

Publié le 05/03/2011 à 00:00

Brésil : des milliards pour les aéroports

Publié le 05/03/2011 à 00:00

L'aéroport international Tom Jobim de Galeão, le plus important de Rio de Janeiro, s'est vu décerner le triste titre de " pire aéroport brésilien " des 16 principaux du pays. Embêtant : la ville doit accueillir bientôt les deux plus grands événements sportifs de la Terre.

En fait, si le Brésil n'investit pas massivement dans ses aéroports, il court droit au " désastre ", selon le gouverneur de l'État de Rio de Janeiro, Sérgio Cabral. Sa capitale tiendra non seulement plusieurs matchs de la Coupe du monde de soccer en 2014, mais elle sera aussi l'hôte des Jeux olympiques d'été en 2016. Mais déjà, aux quatre coins du pays, ces infrastructures sont débordées. À l'aéroport de Guarulhos, le plus grand du Brésil, le trafic de passagers est passé de 15,8 millions (M) de passagers, en 2005, à plus de 24,3 M, seulement au cours des dix premiers mois de 2010 !

Brasilia est conscient du problème et investira 5,6 milliards (G) de reais - l'équivalent de 3,3 G $ - d'ici trois ans dans ces infrastructures. Le gouvernement a ciblé 13 aéroports qui ont un urgent besoin d'améliorations, dans les villes qui accueilleront des matchs de la Coupe du monde.

Celui de Galeão recevra près de 690 M de reais d'investissements. Dans la région de São Paulo, le gouvernement investira 740 M de reais pour l'aéroport de Campinas et pas moins de 1,22 G pour celui de Guarulhos.

Les aéroports seront-ils prêts à temps ? " Bien sûr qu'ils le seront ! ", s'exclame Roberto Garibe, conseiller spécial de la présidente Dilma Roussef pour l'organisation de la Coupe du monde et des Olympiques, joint à Brasilia par Les Affaires.

Ouvrir le capital

Toutefois, les sceptiques sont légion. L'Association internationale du transport aérien a exprimé des doutes sur la capacité des autorités aériennes de se préparer à temps. Même le ministre des Sports du pays a des doutes.

C'est qu'au Brésil, 97 % du trafic aérien est géré par Infræro. Contrôlée par l'armée, cette société d'État est depuis longtemps dénoncée pour son inefficacité et sa bureaucratie sclérosée.

Le gouvernement de Dilma Roussef est sensible à ces arguments. Des rumeurs circulent quant à l'éventuelle privatisation partielle d'Infræro, qui pourrait rapporter des milliards à l'État. Déjà, le gouvernement a décidé de confier à un consortium privé la construction d'un aéroport près de Natal, dans l'État du Rio Grande do Norte, dans le nord-est du pays. L'entreprise responsable sera choisie vers la fin du trimestre.

" Ça servira de référence pour les autres aéroports, dit Roberto Garibe. Et ce sera une façon de vérifier si la gestion privée est plus efficace ou non. " Pour le gouverneur de l'État de Rio, cela ne fait aucun doute. Sérgio Cabral croit que le gouvernement devrait confier les rénovations de Galeão à une concession privée. " Ça réglerait le problème très rapidement, dit-il. Ailleurs, dans le monde, cet argent vient du secteur privé. "

Le gouverneur exagère : partout dans le monde, les États financent massivement les investissements aéroportuaires. Mais si son point de vue l'emporte, un marché de dizaines de milliards de dollars s'ouvre pour les entreprises de ce secteur.

Encore SNC-Lavalin

Pour l'instant, la Caisse de dépôt et placement du Québec n'est pas intéressée, même si le fonds de retraite détient le quart de BAA; cette entreprise gère six aéroports britanniques, dont le plus grand d'Europe, celui d'Heathrow, à Londres.

SNC-Lavalin, elle, est une fois de plus dans le décor. Le géant québécois exploite déjà huit petits aéroports en France et à Malte et en a construit plusieurs dans le monde.

Au Brésil, l'entreprise a conclu un partenariat avec la grande firme de génie et de construction Alusa pour réaliser de grands projets d'infrastructures liés aux événements sportifs de 2014 et de 2016. Des stades, des routes... des aéroports.

Infrastructures déficientes, classe moyenne en explosion... Le Brésil a des défis immenses à surmonter ces prochaines années. Pleins feux sur les occasions d'affaires que présente le géant sud-américain.

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