L'industrie de l'aéronautique a un grand besoin de bras et de cerveaux.
D'après les prévisions du Comité sectoriel de main-d'oeuvre en aérospatiale du Québec (CAMAQ), 3 895 postes étaient à combler avant la fin de l'année 2008. Sans compter les 3 500 emplois créés par le lancement de la CSeries de Bombardier ni les 565 emplois qui seront créés par Pratt & Whitney à la suite de l'implantation d'une usine à Mirabel, un investissement de 575 millions de dollars annoncé récemment.
Les sombres années qui ont suivi les événements du 11 septembre 2001, marquées par un recul des effectifs d'environ 10 %, sont vraiment chose du passé. "Depuis 2004, tout va mieux, confirme Serge Tremblay, directeur du CAMAQ. L'industrie aérienne est redevenue une voie d'avenir. Il suffit de regarder le nombre de demandes d'admission que reçoivent les écoles pour s'en convaincre." Car ces demandes sont en hausse dans les institutions d'enseignement : plus de 63,2 % en mars 2008 par rapport l'an dernier pour l'École nationale d'aéronautique, même chose pour l'École des métiers de l'aérospatiale à Montréal, dont l'effectif est passé de 600 à 800 élèves en un an.
Ironie du sort, la reprise qui se fait sentir dans l'industrie depuis 2004 est telle que cette dernière pourrait être paralysée à une pénurie de travailleurs si elle ne modifie pas son plan de vol. La rareté ne se fait sentir pour le moment que pour certains emplois techniques spécialisés. "Est-ce qu'une équipe de soccer va disputer le championnat du monde avec uniquement des juniors ? demande M. Tremblay. Dans l'industrie aéronautique, c'est la même chose."
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