Bel avenir pour le recyclage des déchets électroniques

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Bel avenir pour le recyclage des déchets électroniques

Publié le 03/10/2009 à 00:00

Le textile est mort, vive l'économie verte !

Début août, à Valleyfield, le recycleur de produits électroniques Ecycle Solutions a démarré ses nouvelles installations québécoises dans l'ancienne usine de vêtements Gildan, fermée en 2006. L'entreprise contrôlée par la famille de l'ex-premier ministre Paul Martin exploite maintenant six usines au Canada.

Celle de Valleyfield est la plus importante : un investissement de 4,9 millions de dollars, dont 1,5 million en prêts sans intérêts et en subventions des deux paliers de gouvernement. Au milieu de l'équipement flambant neuf, d'énormes cartons remplis d'ordinateurs et d'imprimantes délaissés sont stockés avant de basculer au-dessus d'un convoyeur. Tout ce matériel désuet est ensuite broyé, ses différents composants, triés, puis expédiés comme matière première chez des producteurs de métal et de plastique.

"Pour l'instant, tout le matériel recyclé à Valleyfield vient de l'Ontario", mentionne Andrew Kuhn, président du conseil d'administration d'Ecycle. La province est devenue en avril la cinquième au Canada à imposer aux distributeurs de produits électroniques le recyclage de leurs marchandises.

La nouvelle usine ne fonctionne encore qu'à une fraction de sa capacité, dit M. Kuhn. Si elle a suffisamment d'appareils à se mettre sous la dent, l'installation peut digérer 50 000 tonnes de déchets par année.

Pour atteindre cette cible, Ecycle compte sur Québec. En 2006, plus de la moitié des 35 000 tonnes de rebuts électroniques que produit la province finit à l'enfouissement, y compris tous les métaux toxiques, les plastiques non dégradables et les matières premières faciles à recycler que ceux-ci contiennent. Mais d'ici la fin de l'année, le gouvernement doit déposer à son tour un projet de loi pour forcer les distributeurs de produits électroniques à assurer le recyclage des ordinateurs, téléviseurs, téléphones et imprimantes.

"On s'est installé à Valleyfield en prévision du programme québécois", dit M. Kuhn.

À Québec d'agir

Mais la manne espérée sera-t-elle au rendez-vous ? "Ça dépend de plusieurs choses, dont le moment que Québec choisira pour adopter son programme", dit M. Kuhn.

Au cabinet de Line Beauchamp, ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, l'attaché de presse ne peut pas donner de détails pour l'instant. "Le projet de loi est en préparation, dit Dave Leclerc. On s'attend à pouvoir le déposer d'ici Noël."

Autre interrogation : qu'est-ce qui sera considéré comme déchet électronique dans la nouvelle loi ? "Québec pourrait, par exemple, inclure les lecteurs DVD et les téléphones fixes pour augmenter le volume de produits recyclés, explique M. Kuhn. En Europe, les programmes couvrent même le recyclage des appareils ménagers."

Pour que les citoyens envoient bel et bien leurs vieux appareils électroniques au recyclage et non à l'enfouissement, le gouvernement devra les sensibiliser.

"En Colombie-Britannique, chaque fois que le gouvernement fait une campagne de sensibilisation, les gens sortent leurs vieux ordinateurs des sous-sol et le volume augmente considérablement", dit M. Kuhn.

De toute façon, Ecycle s'attend à avoir de la matière première en abondance. "Dans tous les programmes de recyclage auxquels nous participons, les gouvernements ont sous- estimé la quantité d'appareils à traiter", dit M. Kuhn. En Ontario, la cible de récupération est de trois kilogrammes d'appareils électroniques par habitant et doublera d'ici cinq ans. Mais M. Kuhn croit que c'est trop conservateur : "D'après moi, ça ira plus vite que ça. En Ontario, le quart des utilisateurs d'ordinateur changent de système tous les ans."

Si le volume de matériel à recycler le justifie, Ecycle pourrait même ouvrir d'autres usines au Québec.

L'entreprise a donc un avenir rayonnant dans la province. C'est tout de même une mince consolation pour la région de Valleyfield. Dans ses anciens bâtiments, Gildan faisait travailler plus de 150 personnes. Ecycle, elle, n'aura besoin que de 30 à 40 travailleurs.

hugo.joncas@transcontinental.ca

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