Achetez des actions de banques pour payer vos frais bancaires

Publié le 08/09/2012 à 00:00

Achetez des actions de banques pour payer vos frais bancaires

Publié le 08/09/2012 à 00:00

Par Jean-Paul Gagné

Les six principales banques canadiennes ont déclaré collectivement des bénéfices nets de plus de 8 milliards de dollars à leur troisième trimestre. On peut penser que ceux-ci dépasseront les 30 G$ pour l'exercice en cours.

C'est une somme colossale, mais il ne faut pas la considérer comme défavorable, ni même excessive. Le rendement de 17,9 % de leur avoir global (selon un analyste d'UBS) est certes élevé, mais il témoigne de la bonne santé de notre système bancaire, qui profite à des millions de Canadiens et qui fait l'envie de bien des pays. Alors que de très grandes banques américaines ont évité la faillite lors de la crise financière de 2007 et 2008 uniquement grâce à l'aide reçue de Washington, nos banques ont traversé la tempête aisément. La Banque du Canada a racheté des prêts hypothécaires des banques, mais c'était pour accroître leurs liquidités afin qu'elles puissent prêter davantage et, ainsi, stimuler l'économie. Cette stratégie a aidé le Canada à éviter la récession.

Il y a quelques semaines, le magazine américain Global Finance a classé les six principales banques canadiennes et la Caisse centrale Desjardins parmi les 26 banques les plus sûres du monde. TD et Scotia ont obtenu le 11e et le 12e rang respectivement, devant Desjardins (16e), la Royale (17e) et les banques de Montréal (25e), CIBC (26e) et Nationale (38e). Alors que les premières places de ce classement sont occupées par des banques allemandes et néerlandaises, la première banque américaine arrive au 29e rang. Cette comparaison est un autre indice de la grande solidité du système bancaire canadien.

Pour récompenser leurs actionnaires, les cinq principales banques ont annoncé une hausse de leur dividende, portant ainsi le rendement de leurs actions à des taux variant de 3,8 % à 5 %. La Banque Nationale l'avait fait il y a trois mois. À part le rendement procuré par les actions privilégiées, le rendement fourni par les dividendes payés sur les actions ordinaires des banques est certainement l'un des plus élevés et des plus stables parmi l'ensemble des sociétés inscrites en Bourse. Autre avantage, le multiple cours-bénéfice d'environ 10 des actions des banques est raisonnable.

Tout cela fait des actions des banques de bons placements, notamment pour les caisses de retraite et les régimes enregistrés d'épargne-retraite. En plus du dividende, l'investisseur peut bénéficier d'un accroissement de la valeur de l'action en Bourse, ce qui augmente le rendement global de son placement.

Annuler ses frais de transaction

L'un des principaux reproches que les Canadiens font aux banques et aux caisses est le coût des transactions (11 % des revenus des banques en 2011), qui a augmenté assez fortement au cours des dernières décennies. Cette source de revenus est un moyen de stabilisation des revenus de ces institutions, ce que ne permet pas l'intermédiation financière (activités de prêts et de dépôts), qui entraîne un revenu net plus volatil.

On peut bien sûr déjouer ces frais en laissant dans son compte courant quelques milliers de dollars. Mais si on acquiert des actions de banque, le dividende reçu peut servir à payer ces frais. Ainsi, 100 actions de la Banque de Montréal (acquises au prix de 5 800 $) procurent un dividende annuel de 288 $, ce qui est bien supérieur à la somme potentielle des frais bancaires d'un particulier.

De plus, comme les banques redistribuent en dividendes de 40 à 50 % de leur excédent, elles retournent à leurs détenteurs de titres presque la moitié de leurs bénéfices nets. Pour leur troisième trimestre, les banques canadiennes remettront 3,5 G$ (43 % de 8,2 G$) à leurs actionnaires directs et indirects.

Si les Canadiens comprenaient qu'ils sont presque tous actionnaires des banques par l'intermédiaire de leur caisse de retraite (régimes d'employeurs ou gérés par des organismes publics) et de leurs fonds d'investissement, ils reconnaîtraient davantage que la bonne rentabilité des banques leur profite et qu'elle est un gage de stabilité du pays.

À cause de la taille de leur actif et de leur importance dans l'économie, les banques canadiennes sont elles aussi devenues trop grandes pour péricliter (too big to fail). Par contre, leur niveau de risque paraît bien inférieur à celui des grandes banques américaines (très présentes dans les produits dérivés) et européennes (très engagées dans les dettes de pays souverains).

Il faut souhaiter qu'Ottawa garde le système d'encadrement qui a fait leur succès.

MON COMMENTAIRE

J'aime

Le projet de tramway du maire Gérald Tremblay ne figure pas dans le dernier programme triennal d'infrastructures de la Ville de Montréal. Avant de se lancer dans un projet aussi grandiose, Montréal doit plutôt investir dans des voies réservées aux autobus, qui sont moins coûteuses et très efficaces. Montréal doit aussi moderniser ses réseaux d'alimentation en eau et de traitement des égoûts, et réparer ses infrastructures de transport (rues, ponts, etc.).

Je n'aime pas

Les actes d'intimidation et de perturbation posés par des individus masqués qui empêchent la tenue de cours à l'Université de Montréal et à l'UQAM sont des gestes illégaux et intolérables dans une société dite civilisée. Ils doivent être réprimés, et leurs auteurs doivent en subir les conséquences. Ces actions ne se comparent pas avec l'occupation du square Victoria à Montréal, l'hiver dernier, qui s'est faite de façon pacifique et que les autorités ont eu raison de tolérer. Il en va autrement de la fronde d'anarchistes visant à priver de cours des étudiants inscrits à une université publique. Aucune entreprise privée ne tolèrerait un pareil désordre.

jean-paul.gagne@tc.tc

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