En recherchant la tranquillité d'esprit dans des placements sécuritaires, les Canadiens percent des trous dans leur bas de laine.
Au total, 75 milliards de dollars, 20 % de plus que l'an dernier, dorment dans les fonds communs monétaires qui ne procurent pourtant aucun rendement à leurs porteurs.
Le rendement de 0,39 % que procurent les bons du Trésor de trois mois est si faible que les fonds monétaires couvrent à peine leurs frais de gestion moyens de 0,90 %, souligne Michel Marcoux, président d'Avantages Services Financiers.
Au cours des 12 derniers mois, ces fonds ont affiché en moyenne un rendement de 2,4 %, mais il ne cesse de baisser.
Certains fonds monétaires réduisent leurs frais ou achètent d'autres titres du marché monétaire afin que la part conserve sa valeur d'actif nette, soit le prix payé par l'acheteur, qui s'établit toujours à 10 $ pour ces fonds.
Le Fonds monétaire américain de la Banque Nationale renonce déjà à ses frais de gestion, tandis que le fonds monétaire canadien achète des acceptations bancaires, des certificats de dépôt et du papier commercial, précise Patrick Loranger, directeur de produits, fonds gérés, gestion de patrimoine, de la Banque Nationale.
Les Canadiens n'ont aucune raison d'investir dans les fonds monétaires puisque plusieurs institutions, dont les fournisseurs de fonds eux-mêmes, offrent des comptes d'épargne à intérêt élevé, garantis par l'assurance dépôt, note Dan Hallett, président de Dan Hallett & Associates. " Pour l'instant, les fournisseurs de fonds voient les fonds monétaires comme des loss leaders en espérant que l'argent restera chez eux et sera éventuellement transféré dans un autre de leurs fonds ", dit-il.
dominique.beauchamp@transcontinental.ca
