" On gère des usines, pas des champs ! "

Publié le 14/05/2011 à 00:00

" On gère des usines, pas des champs ! "

Publié le 14/05/2011 à 00:00

Par Marie-Eve Fournier

S'estimant " mal servie " par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), l'industrie québécoise de la transformation alimentaire réclame son transfert vers le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE). Une demande qui ne date pas d'hier, mais que le dernier budget provincial rend pressante.

" Le MAPAQ ne sera jamais à l'écoute des industries. Il se préoccupe davantage de la production alimentaire. Mais nous, on gère des usines, pas des champs, dit Sylvie Cloutier, pdg du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC). Nos préoccupations - productivité, innovation et R-D - sont exactement les mêmes que celles de n'importe quelle autre industrie. "

Dans une lettre envoyée au premier ministre Jean Charest en avril et obtenue par Les Affaires, le CTAC déplore le peu de soutien accordé à l'industrie de la transformation alimentaire pour assurer son essor. " Même si on est le secteur manufacturier le plus important du Québec concernant les emplois [200 000 emplois directs et indirects] et que notre chiffre d'affaires dépasse les 22 milliards de dollars, on se retrouve avec seulement 1,5 % du budget du MAPAQ [14 millions de dollars]. C'est une farce ! On n'est pas pris au sérieux ", indique Mme Cloutier, qui désire une industrie " de classe mondiale ".

Accéder aux fonds du MDEIE

Sa missive précise que l'industrie " est à la croisée des chemins " et qu'elle " accuse un retard " par rapport à celle de l'Ontario " quant aux livraisons, à l'investissement en immobilisations et à la valeur ajoutée par emploi ". Elle doit également composer avec la concurrence " de plus en plus féroce des aliments importés ", la hausse dollar canadien, et le prix élevé des matières premières et du pétrole.

Dans ce contexte, le CTAQ croit que ses 1 400 membres ont bien besoin du soutien d'un ministère qui a les moyens d'aider les industriels. " Le dernier budget présenté par votre gouvernement nous a permis de constater que tous les fonds et programmes dédiés au secteur manufacturier ont été octroyés au MDEIE ", écrit-il au premier ministre. Sylvie Cloutier ajoute qu'il n'existe plus de fonds spécifiques pour la transformation alimentaire (sous la responsabilité du MAPAQ) et qu'aucun montant n'est accordé à la promotion des aliments québécois.

Le transfert réclamé suppose celui de la cinquantaine d'employés de Transformation Alimentaire Québec (TRANSAQ). Créée en 2005, cette unité a pour but d'offrir aux entreprises de transformation alimentaire un accès aux services gouvernementaux.

Lors de la Commission Pronovost sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois, en 2007, le CTAQ avait demandé de relever du MDEIE sans succès. La semaine dernière, le ministre de l'Agriculture, Pierre Corbeil, a rencontré le Conseil et tenté de le convaincre d'abandonner sa requête. Mais Mme Cloutier continue de réclamer une rencontre avec Jean Charest. Invité à commenter l'affaire, le bureau du premier ministre a décliné notre demande.

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