L'avenir incertain de l'hydrogène

Publié le 01/12/2009 à 00:00

L'avenir incertain de l'hydrogène

Publié le 01/12/2009 à 00:00

L'hydrogène devait révolutionner le secteur des transports au tournant des années 2000. Cela se réalisera-t-il en 2010 ? À Vancouver, on y croit toujours.

Dans la foulée des préparatifs pour les Jeux olympiques, le premier ministre de la Colombie-Britannique, Gordon Campbell, a pris quelques heures, le 2 octobre dernier, pour inaugurer un de ses plus chers projets : l'autoroute de l'hydrogène, une flotte d'autobus propulsés à l'hydrogène dans le corridor Vancouver-Whistler et qui sera en démonstration pour les Jeux de 2010.

Commandité par la province, le fédéral et BC Transit, ce projet de 89,5 millions de dollars permettra de circuler " proprement " pendant les Jeux et de faire connaître le potentiel de la province sur le plan de l'innovation. " Cette flotte réduira nos émissions de gaz à effet de serre de 1 800 tonnes par an ; pendant les Jeux, elle montrera au monde entier l'expertise de la province en matière de piles à hydrogène ", a souligné le premier ministre, qui a fait de ce projet le symbole de son virage vert visant à réduire de 33 % les émissions de gaz à effet de serre de la province d'ici 2020.

Est-ce là le caprice écologique d'un premier ministre ? Peut-être. Mais c'est aussi une occasion d'affaires pour Gordon Campbell, qui croit que sa province a le potentiel nécessaire pour développer des énergies propres. En Colombie-Britannique, les entreprises technologiques " vertes " pullulent : plus de 200 sociétés tentent de développer des technologies ou de l'énergie propre. Elles emploient plus de 2 500 personnes et produisent des revenus annuels de plus de 600 millions de dollars.

De plus, beaucoup d'entre elles s'intéressent à l'hydrogène. Sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique se trouve le siège du programme de Vancouver sur les véhicules équipés d'une pile à combustible (PVVPC), un projet du fédéral qui tente de démontrer que les véhicules propulsés par une pile à hydrogène révolutionneront le monde des transports.

Dans un sens, ils le font déjà. Vancouver et Whistler ne seront pas les premières villes à se doter d'une flotte d'autobus à hydrogène. Depuis 2001, Reykjavik, en Islande, teste des prototypes d'autobus propulsés à l'hydrogène. Le Fuel Cells Bus Club relie 11 villes d'Europe et d'Australie à l'aide d'un réseau d'autobus à hydrogène. De l'Europe à l'Amérique du Sud, la liste des villes qui se dotent d'une telle flotte s'allonge chaque année. Cet automne, les premières voitures équipées d'une pile à combustible au Canada ont aussi commencé à circuler en Colombie-Britannique.

Si Vancouver est si souvent associée à l'hydrogène, c'est grâce à Geoffrey Ballard, qui a fondé Ballard Power Systems en 1979. Décédé le 2 août 2008, il a laissé derrière lui un héritage qui pourrait faire de Vancouver le centre international de la production de la pile à combustible à hydrogène.

Dès 1993, Ballard Power Systems dévoilait un prototype d'autobus de ville qui ne générait aucune émission et qui était entièrement propulsé à l'hydrogène. Cette technologie elle-même était disponible dès les années 1960, mais son application sur les autobus deviendra un point tournant pour l'industrie des piles à combustible. Pourtant, les applications à l'échelle commerciale se font toujours attendre. " Dans les années 1990, tout le monde croyait que d'ici l'an 2000, des millions de véhicules seraient alimentés par une pile à combustible ", a déjà déclaré Andrew Hall, PDG de Questair, une entreprise longtemps partenaire de Ballard et qui s'en est dissociée par la suite. " Les attentes étaient trop élevées. "

Les avis sont toujours partagés face à l'avenir de l'hydrogène. Pour Werner Antweller, professeur de commerce à UBC, " cette technologie n'est pas assez au point pour être encore viable sur le plan économique ". Toutefois, Jim Fletcher, directeur de Chrysalix Energy Venture Capital, y croit encore : " Les piles à combustible vont certainement jouer un rôle dans notre économie. Lequel ? Cela reste encore à voir... "

francisplourde@mac.com

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