Edition, télévision, cinéma, produits dérivés: l'éditeur français de jeux vidéo, Ubisoft, qui possède d'importants studios à Montréal, mise plus que jamais sur la diversificiation pour "optimiser la visibilité et la notorité de ses marques" en s'inspirant du modèle Disney, déclare à l'AFP son PDG Yves Guillemot.
«Ubisoft utilise le jeu vidéo, son métier de base, pour créer des marques un petit peu comme Disney a utilisé les films pour créer des personnages et des univers», explique le patron du numéro un européen et numéro trois mondial du secteur.
«Notre objectif est de les faire rayonner sur le plus grand nombre de médias possible. C'est un élément majeur de notre stratégie puisqu'en quelques années, le secteur est passé de 300 millions de consommateurs à plus d'un milliard», ajoute M. Guillemot.
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«Les joueurs sont attachés aux marques qu'ils connaissent et il est donc important qu'ils en entendent parler sur d'autres médias». Au delà de ce constat, «il faut aussi faire en sorte que nos personnages et nos univers soient le plus connus possible dans le monde entier et atteignent un public toujours plus nombreux», souligne-t-il.
La marque déclinée sur tous les supports, page 2
«Pour cela, il faut décliner nos marques sur tous les supports (consoles, PC, smartphones, tablettes) et dans tous les métiers (télévision, cinéma, BD, roman, vêtement et jouet)», selon le co-fondateur d'Ubisoft, qui a vu naître dans ses studios des titres cultes comme Rayman, Assassin's Creed ou Lapins Crétins.
M. Guillemot rappelle que le groupe a amorcé le virage de cette diversification tous asimuts en 2009, avec la fondation de sa propre maison d'édition de BD franco-belge, "Les Deux Royaumes".
Elle a publié en Europe une trilogie destinée au marché francophone, inspirée du jeu vedette Assassin's Creed, vendu à 30 millions d'exemplaires.
Depuis 2011, le groupe sert aussi le marché nord-américain de la BD, en éditant et diffusant une saga inspirée du même jeu, avec des scénarios adaptés à ce nouveau public.
A terme, les albums d'Ubisoft ont vocation à se décliner dans plusieurs langues pour être diffusées "partout dans le monde", selon son PDG.
M. Guillemot rappelle par ailleurs le partenariat avec l'éditeur britannique, Penguin, qui a permis la publication depuis 2009 de trois adaptations romanesques d'Assassin's Creed, écoulées à "plus d'un million d'exemplaires écoulés à fin 2011".
Assassin's Creed au grand écran, page 3
Dans la télévision et le cinéma, la diversification s'est concrétisée l'an dernier par la création d'une filiale ad hoc, Ubisoft Motion Pictures.
Cette nouvelle structure a signé en octobre dernier un double partenariat avec le groupe public France Télévisions et le réseau de télévion câblée américain, Nickleodeon, pour la production et la diffusion dès 2013 d'une série télévisée inspirée des «Lapins Crétins», qui sera aussi déclinée en DVD.
Et là encore, le PDG d'Ubisoft dit avoir franchi une «étape majeure dans la stratégie de diffusion élargie des marques dans les nouveaux médias».
Cette émission quotidienne «permettra ainsi à Ubisoft d'entrer encore plus dans les familles et d'être bien reconnu par un très large public dans le monde», dans les pays d'Europe francophone mais aussi dans les 112 pays où quelque 500 millions de foyers captent Nickelodeon.
«Et rien n'empêche d'envisager à terme une déclinaison cinématographique des Lapins Crétins», selon M. Guillemot.
Car Ubisoft s'apprête également à faire une percée sur grand écran avec la sortie à l'horizon 2014/15 du premier épisode d'une saga cinématographique adaptée du jeu culte Assassin's Creed.
L'étoile montante d'Hollywood, Michael Fassbender en sera la tête d'affiche et le co-producteur. Ubisoft travaille sur deux autres franchises, Splinter Cell et Ghost Reckon, en vue de futures adaptations cinématographiques.
Et M. Guillemot promet «d'autres annonces à venir sur ce secteur».
«Il est encore trop tôt pour donner des objectifs sur la contribution du cinéma au chiffre d'affaires global, mais les séries TV qui sont préachetées, donnent déjà une idée du chiffre d'affaires minimum qui pourrait être réalisé», dit-il sans avancer de chiffres.
Enfin, outre les tee-shirts, casquettes et autres figurines de Lapins Crétins disponibles dans les boutiques en ligne du groupe, Ubisoft devrait lancer en fin d'année une gamme de jouets en partenariat avec Meccano.