Le géant des médias a annoncé qu'il se séparait du fournisseur d'accès à Internet, autrefois opérateur référent sur le Web, qui s'est transformé en quelques années en gouffre financier pour la maison mère.
Avec cette rupture, Time Warner renonce à son rêve, celui de créer un empire mêlant média et nouvelles technologies.
Au terme du projet annoncé jeudi, Time Warner, qui possède 95 pour cent de l'ex-America OnLine, va racheter durant l'été, pour un montant non communiqué, la part de cinq pour cent détenue par Google. Une fois propriétaire de la totalité des parts, Time Warner coupera le cordon avec AOL, qui deviendra d'ici la fin de l'année une société cotée séparément.
Cette société Internet distincte sera dirigée par un ancien cadre dirigeant de Google, Tim Armstrong, embauché en mars dernier par Time Warner précisément pour tenter de redorer le blason de la marque déclinante.
En 2001, Time Warner avait accepté de débourser la bagatelle de 147 milliards $ US pour s'offrir le fleuron Internet de l'époque, AOL. Après une année faste en 2002, AOL a été contraint de suivre le mouvement initié par ses concurrents en distribuant gratuitement nombre de ses services, tandis que ses sites étaient financés par la publicité.
Mais, avec le recul du marché publicitaire, le déclin s'est accéléré, entraînant dans son sillage Time Warner. Le groupe de médias a même préféré, à un certain stade, ne plus accoler le nom d'AOL à son nom.