Une autre tentative de putsch qui porte la signature d’Eric Rosenfeld : sa société Crescendo Partners veut remplacer trois des dix administrateurs de 20-20 Technologies. Le conseil d’administration de l’entreprise lavaloise ne livrerait pas la marchandise, selon le communiqué publié par le fonds de gestion privé.
Crescendo est accompagnée de la société Constellation Software, du gestionnaire de fonds Montrusco Bolton et d’autres actionnaires. Jusqu’à maintenant, le regroupement d’actionnaires rebelles représente 23% des actions en circulation de 20-20.
Cette tentative de putsch survient une dizaine de jours après la journée des investisseurs de 20-20 Technologies. Lors de cette journée, le concepteur de logiciel de design intérieur, qui souffre du ralentissement des dépenses en rénovation, a dit espérer une croissance de 10% à 15%. Scott Penner de Valeurs Mobilières TD et a toutefois indiqué que les faiblesses du marché rendaient cette prédiction incertaine.
Pour M. Rosenfeld, le rendement de l’entreprise n’est pas suffisant. « 20-20 Technologies a un très bon potentiel, mais, alors que la conjoncture est difficile, elle profiterait davantage de l’ajout d’administrateurs d’expérience à son conseil», affirme-t-il.
Il faut dire que le titre de 20-20 Technologies stagne en bourse. Alors qu’il s’échangeait à plus de 8$ en 2005, il ne valait que 3,10$ à la fermeture de jeudi, veille de la publication du communiqué. Aujourd’hui, le titre a terminé la semaine à 3,70$, soit un bond de 19% en un jour.
L’intervention de M. Rosenfeld devrait fouetter le titre de 20-20 Technologies, selon M. Thanos Moschopoulos de BMO Marchés des capitaux. Il croit également que l’entreprise lavaloise constituerait un actif intéressant pour Constellation Software.
Qui est M. Rosenfeld?
Ce n’est pas la première fois qu’Eric Rosenfeld jette son dévolu sur une entreprise canadienne. Déjà en 1999, le journal Les Affaires l’identifiait comme l’un des actionnaires activistes à surveiller.
La méthode Eric Rosenfeld : il prend le contrôle de petites entreprises dont le titre stagne en bourse, puis organise une vente ou une fusion. Depuis 10 ans, M. Rosenfeld s’en est pris entres autres à Spar Aerospace, à Ad Opt Technologies et à Geac Computer. Il a aussi organisé un putsch manqué chez Forzani.
L’ex-arbitragiste de CIBC Oppenheimer qui travaille à New York aimerait la réglementation canadienne qui serait plus favorable aux actionnaires activistes, selon un portrait publié l’an dernier par La Presse. Le financier y est décrit comme un personnage haut en couleur. Anecdote savoureuse, il aurait même chanté sa présentation dans le cadre d’une conférence qu’il donnait à Montréal.