Research in Motion (RIM), le fabricant du téléphone multifonctions BlackBerry, s'est effondré vendredi en Bourse après avoir publié des résultats en forte baisse et bien inférieurs aux prévisions des analystes, en raison de ventes décevantes de ses produits.
Comme si cela ne suffisait pas, le groupe canadien a aussi annoncé qu'une panne affectait les services de messagerie des BlackBerry au Canada et en Amérique latine.
"Certains clients du Canada et d'Amérique latine signalent des problèmes de messagerie", a indiqué RIM dans un message sur Twitter. "Nos équipes de soutien enquêtent. Nous nous excusons des inconvénients".
L'action RIM, cotée à New York sur le Nasdaq, a chuté de 18,99% à 23,93 dollars. A Toronto, le titre a perdu plus de 20%, à 23,50 dollars canadiens.
Cela correspond à une perte de capitalisation boursière de près de trois milliards de dollars pour la société, qui ne vaut plus que 12 milliards de dollars en Bourse, contre plus de 30 milliards au début de l'année.
"Chiffre d'affaires, marges, bénéfice par action et prévisions sont tous ressortis en deçà des attentes", ont résumé les analystes de Bank of America Merrill Lynch.
Le groupe de Waterloo, en Ontario, a enregistré un bénéfice de 329 millions sur le deuxième trimestre de son exercice, plus que divisé par deux par rapport à la même période de l'an dernier.
Ses ventes, à 4,17 milliards de dollars, sont inférieures de 10% à celles enregistrées il y a un an.
L'un de ses deux co-présidents, Mike Lazaridis, a reconnu jeudi soir lors d'une téléconférence que "les quelques derniers trimestres avaient été éprouvants".
Mais "nous sommes convaincus d'être sur le chemin vers le retour à la croissance au troisième trimestre et au-delà", a-t-il ajouté.
Les analystes ne partageaient pas cet optimisme. "Le déclin dramatique de BlackBerry arrive au moment où d'autres fabricants de téléphones empiètent sur son terrain traditionnel B2B", ont noté les analystes de Brand Finance, une société spécialisée dans l'évaluation des marques.
"Récemment, BlackBerry n'a pas réussi à conquérir le coeur des consommateurs à l'échelle planétaire comme l'a fait Apple", ont-il ajouté. Et sa tablette Playbook "a connu un démarrage difficile en avril dernier et a déçu les investisseurs, ne parvenant pas à atteindre les objectifs initiaux".
"Même si la direction reste optimiste concernant les perspectives de (la tablette) Playbook et les nouveaux téléphones BlackBerry 7, nous restons plus prudents. Nous pensons que RIM sous-estime la concurrence sur le marché des téléphones multifonctions", a commenté Michael Walkley, analyste de Canaccord Genuity.
Le fabricant a lancé en août, à la fin du trimestre, la génération 7 de son téléphone, et a assuré avoir constaté de fortes ventes pour ces produits.
"Malgré l'optimisme affiché, nous restons sceptiques et rappelons aux investisseurs l'échec de la direction à prévoir le mauvais accueil des récents lancements de produits", ont estimé les analystes de Bank of America Merrill Lynch.
Selon eux, le BlackBerry 7 "ne résout pas les faiblesses (de RIM): mauvais chargement (des pages web) et un choix d'applications limité".