Alors que les résultats du premier trimestre 2013 de Research in Motion seront publiés ce jeudi après la fermeture des marchés, l’attention de la plupart des analystes est tournée vers le BlackBerry 10, le nouvel appareil devant relancer le géant technologique canadien.
Tout semble intéresser les observateurs de RIM… sauf ses résultats financiers. Certains cherchent du nouveau à propos du plan de révision stratégique de l'entreprise annoncé à la fin mai, que des analystes ont interprété comme une mise en vente de l’entreprise. D’autres gardent un œil sur les revenus que RIM tire des services aux abonnés, lesquels ont soutenu partiellement le prix de l’action lorsque les appareils BlackBerry ont perdu en popularité.
Voici ce que nous avons retenu des propos des analystes:
Chez TD Valeurs mobilières par exemple, Scott Penner (recommandation de conserver, cible de 12,50 $ US au Nasdaq) doute que « la faiblesse des indicateurs financiers clés au premier ou deuxième trimestre fasse bouger l’action sur les marchés ». Il concentre davantage son attention sur le moment du lancement du BB10 et une mise à jour concernant la révision stratégique.
Gus Papageorgiou, de Scotia Marché des capitaux (recommandation de conserver, cible de 12,40 $ au TSX), veut une confirmation que l’échéancier sera respecté quant au BB10. Il cherche aussi des explications quant au fait que la vente de RIM ne soit pas privilégiée par la direction.
Lors de la dernière téléconférence avec les analystes, le chef de la direction Thorsten Heins a affirmé que la direction de RIM ne cherchait pas à vendre l'entreprise. « C’est bien, mais nous croyons que M. Heins doit expliquer pourquoi », n’hésite pas à répondre M. Papageorgiou. Par contre, un acquéreur pourrait reprendre RIM et offrir plus que le prix actuel de l’action si le BB10 n’est pas un succès, pense l’analyste.
Pour Tim Long de BMO Marchés des capitaux (recommandation de conserver, cible de 9 $ US au Nasdaq), le nombre d’utilisateurs d’appareils BlackBerry « est sur le point de commencer à diminuer et les revenus récurrents vont certainement suivre. Les revenus de services ont offert un certain niveau de soutien pour le prix de l’action, et une baisse de ce côté sera mal perçue ». Il ne voit toujours pas d’acquéreur potentiel.
À la page suivante, retrouvez ce que nous avons retenu des autres rapports d'analystes consultés.
Shaw Wu, Sterne Agee (recommandation de conserver, cible non disponible) : concernant les résultats du deuxième trimestre qui se terminera en août, M. Wu prévoit que les pertes d’exploitation seront pires que prévu. D’une part, ses informations concernant la chaîne d’approvisionnement pointent vers une baisse de la production de 50 %, ce qui pourrait vouloir dire que la livraison d’appareils passerait sous la barre des 7 millions par trimestre, par rapport aux 14 à 15 millions enregistrés au trimestre terminé en novembre 2011. Aussi, l’incertitude sur le lancement de la plateforme BB10 risque de créer une pause dans la distribution des téléphones de RIM.
Colin W. Gillis, BCG Partners (recommandation de vendre, cible de 10 $ US au Nasdaq) : RIM fait face à plusieurs défis dans les circonstances, souligne-t-il. D’une part, les réductions de personnel et les changements à la direction augmentent les risques d’une mauvaise exécution du plan de match à la veille du lancement du BB10.
D’autre part, lorsque leur nouveauté sera disponible, il est fort probable que le paysage ait changé avec la concurrence. « Ce sera difficile pour RIM de réussir avec un téléphone qui ressemble aux autres, et les dernières informations voulant que le premier modèle ne profite pas d’un clavier à touches – la force historique de RIM – réduisent nos attentes déjà faibles », écrit-il. De plus, il n’entrevoit pas de transaction cette année, et envisage plutôt une acquisition de RIM pendant l’année civile 2013 si les nouveaux produits fonctionnent.
Sameet Kanade, Northern Securities (recommandation de vendre, cible de 7,50 $ US au Nasdaq) : M. Kanade estime qu’il y a moins de 25 % de chances que RIM trouve un acquéreur, notamment parce que la liste de chevaliers blancs se limiterait à des entreprises nord-américaines.
Il a relevé sa cible de 0,50 $ US en raison des réductions de coûts d’exploitation en cours. Par contre, il pense que « la capacité de RIM de dicter ses prix pour le BB10 a diminué considérablement ». D’une part, ses concurrents aspirent eux aussi à reprendre des parts de marché en proposant des appareils moins coûteux pour les marchés émergents. Puis, les fournisseurs de téléphonie sans fil sont dans le siège du conducteur face à RIM, et peuvent forcer RIM à accepter leur prix. C’est sans compter qu’ils voudront diminuer les frais exigés par RIM pour l’utilisation de ses serveurs sécurisés.