Créer des emplois, le pdg de Frima Studio aime beaucoup. Mais créer de la richesse au Québec est devenu le nouveau leitmotiv de Steve Couture. Aussi, l’entrepreneur de Québec lance cinq nouveaux jeux numériques maison en cinq semaines. Son objectif d’ici trois ans est de faire passer de 15% à 50% le pourcentage de son chiffre d’affaires lié à la propriété intellectuelle.
Diaporama : les cinq nouveaux jeux de Frima Studio
«On essaie chez Frima de bâtir quelque chose qui existe très peu au Québec dans le jeu vidéo : une intelligence d’affaires pour faire un succès commercial à l’échelle internationale.»
Sans miser sur un succès inespéré du type Angry Birds, qui a généré un milliard de téléchargements sur différentes plates-formes, le jeune homme d’affaires veut amener des profits substantiels à Québec pour pouvoir les réinvestir et faire croître l’entreprise, par acquisitions ou autrement.
«On a fait de la production pour Harry Potter et on est très contents de ça. Mais je dis souvent que je préférerais nettement posséder la marque que d’avoir rendu des services», explique Steve Couture, ajoutant que la plupart des entreprises québécoises de jeux vidéos travaillent en service pour les géants de l’industrie.
«Quand un succès comme Assassin’s Creed est fait chez Ubisoft au Québec, on a les emplois et la créativité au Québec, mais les retombées économiques, qui se calculent en centaines de millions de dollars le jour même du lancement, elles ne sont pas rapportées au Québec.»
Pour les cinq jeux qui seront lancés ces prochaines semaines, à partir de ce mardi, (Lights, Camera, Party!, Cosmo Camp, Rock, Paper, Sumo, Nun Attack et Space Shooter Blitz), Frima a investi 3,5 M$ en propriété intellectuelle. Un record pour l’entreprise, mais pas une dépense folle non plus.
«Comme personne n’a encore trouvé le code du plaisir, parce que le plaisir c’est subjectif, on fait toujours attention à nos investissements. On est peut-être conservateurs, mais on ne ferait rien qui risquerait de mettre en péril les emplois et les talents d’ici. Des entreprises ont de sérieuses lacunes financières parce qu’elles ont investi 20 ou 30 M$ dans un seul produit. On ne prendrait pas ce risque.»
L’idée de lancer cinq jeux en cinq semaines sur diverses plates-formes ( Facebook, Play Station, Androïd, IPhone et IPad) vise à attirer l’attention dans une industrie où la concurrence est vive.
«Nous sommes allés à New York ces derniers jours et là-bas, si on annonce qu’on lance un jeu, ce n’est pas une nouvelle, il s’en lance 28 par jour! Mais en proposant un «Frimarathon», beaucoup de journalistes de la presse spécialisée ont voulu couvrir l’histoire, d’autant que nous nous intéressons à toutes sortes de publics», explique M. Couture.
Si un des jeux connaît un grand succès, Frima entend le décliner sur tous les supports possibles; cinéma, pantoufles et peluches compris.
Frima Studio emploie actuellement 350 personnes à Québec et produit une centaine de jeux vidéos par année. Depuis 18 mois, l’entreprise en pleine croissance n’avait pas lancé de marque originale et avait surtout travaillé en service.
«On ne laissera plus jamais passer autant de temps sans lancer nos propres produits», lance Steve Couture avec détermination.