L'ancien premier ministre Lucien Bouchard ne croit pas que les relations d'affaires de Bombardier ou l'image du Québec sur la scène internationale souffriront de la décision du gouvernement de recourir à une loi spéciale pour accorder le contrat des nouvelles voitures du métro de Montréal.
M. Bouchard, qui était négociateur en chef de la Société de transport de Montréal (STM) dans ce dossier, a exprimé cet avis en marge de la cérémonie de signature du contrat de plus de 1000 pages.
"Le gouvernement va être en mesure de démontrer qu'à la fin, il fallait une décision gouvernementale, qu'il fallait une intervention législative pour mettre fin à des délais qui devenaient interminables", a déclaré M. Bouchard.
"Je crois que dans le monde entier, les gens vont comprendre (...) qu'il y a un moment donné où ça devient un obstacle au remplacement de matériel qui commence à être désuet (et) qui pourrait éventuellement poser des questions de sécurité. Il faut qu'un gouvernement assume ses responsabilités. (...) Je pense qu'ils sont tous dans la même situation dans les autres pays", a-t-il dit.
Le contrat pour l'acquisition des 468 voitures qui doivent remplacer celles datant de 1963 se chiffre à 1,235 milliard $, soit environ 2,64 millions $ par wagon.
La part de Bombardier se chiffrera à 742 millions $ alors que celle d'Alstom s'élèvera à 493 millions $. Cette dernière fabriquera le plancher des voitures et leur système de propulsion, alors que Bombardier, à titre d'intégrateur, se chargera de l'ingénierie, de la production des caisses et de l'assemblage final.
Le premier train, qui sera en service sur la ligne orange, doit être livré au début de 2014.
La conception, la fabrication et l'assemblage final des nouvelles voitures auront lieu aux installations de Bombardier à La Pocatière et à Saint-Bruno.
Pour sa part, Alstom construira une nouvelle usine près de ses installations actuelles de Sorel-Tracy, spécialisées dans le secteur thermique. Une centaine d'emplois y seront créés. Le centre d'Alstom dans l'arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, sera également mis à contribution.
L'annonce s'inscrit dans la foulée de l'adoption de la loi 116, le 7 octobre.