Les difficiles discussions engagées entre la direction du distributeur américain d'électronique grand public Best Buy et son grand actionnaire Richard Schulze ont échoué et les deux parties se sont mutuellement accusées lundi d'être à l'origine de ce blocage.
«Je suis déçu et surpris par la décision du conseil d'administration de Best Buy de mettre un terme de manière abrupte à nos discussions», a déploré M. Schulze dans un communiqué diffusé dans la nuit.
«Nous nous étions engagés dans des discussions de bonne foi avec le conseil d'administration de Best Buy et ses conseillers ce week-end et nous espérions conclure sur ce sujet avant l'annonce des résultats trimestriels de l'entreprise en début de semaine», a indiqué M. Schulze, qui a fondé le groupe, aujourd'hui en difficultés, et qui détient encore 20% de son capital.
M. Schulze avait rendu publique il y a deux semaines sa volonté de racheter le reste moyennant 24 à 26 $ US par action, ce qui valoriserait le groupe entre 8,16 et 8,84 G$ US. Mais la direction de Best Buy avait rejeté ses avances, estimant que sa proposition était trop floue.
L'homme d'affaires souligne que la direction de Best Buy exigeait de lui qu'il ne prenne aucune initiative pendant les 18 prochains mois. Or, «le temps est compté et il est impératif que les intérêts des actionnaires ne soient pas davantage mis en danger», a-t-il fait valoir.
Le fondateur ouvert à une reprise des négociations, page 2
De son côté, la direction de Best Buy a fait ressortir que les conditions posées à M. Schulze étaient «de routine» et habituelles quand un groupe s'apprête à ouvrir ses livres de comptes à un possible repreneur.
M. Schulze ne ferme pas la porte à une reprise ultérieure des discussions. «Je suis choqué par cette décision mais, en tant que premier actionnaire de Best Buy, je continue à espérer que le conseil d'administration s'engagera dans des discussions de bonne foi avec nous pour le plus grand bénéfice des actionnaires, des employés et des clients» du groupe, a-t-il dit.
Fin mars, Best Buy avait annoncé avoir subi une perte au quatrième trimestre et sur l'ensemble de son exercice décalé 2012, sous l'effet de la concurrence accrue des distributeurs en ligne. Il avait alors lancé un plan de réduction de coûts de 800M$ US prévoyant la fermeture de magasins à grande surface aux Etats-Unis et l'ouverture de magasins de plus petite taille.
Par ailleurs, selon le Wall Street Journal et le New York Times, le conseil d'administration a choisi le français Hubert Joly, actuel patron du groupe hôtelier Carlson, pour piloter le redressement du groupe. Il remplacera Brian Dunn, contraint à quitter l'entreprise en avril, après la révélation d'une relation "inappropriée" avec une salariée de 29 ans.