Ottawa a dû revoir son approche dans sa façon de surveiller les faits et gestes des Canadiens sur Internet.
De nouvelles façons de faire ont été instaurées pour encadrer l'usage que fait le gouvernement fédéral des données recueillies pendant les visites d'internautes canadiens sur ses sites officiels. Il s'agit des premières directives complètes à être dictées depuis l'arrivée du gouvernement fédéral sur le Web, il y a presque 20 ans.
Entre autres choses, les nouvelles réglementations encadrant le suivi des visites sur les sites web du gouvernement l'empêcheront de dresser un profil des individus connectés sur Internet en retraçant leur adresse IP.
Par ailleurs, tout usage de l'adresse IP pour évaluer le trafic sur un site Web devra faire en sorte que cette adresse soit rendue anonyme.
« Les Canadiens vivent dans un monde de données. Plusieurs individus ne comprennent pas à quel point l'information les concernant est recueillie par les sites Web et ensuite utilisés pour des fins commerciales », indique-t-on dans le rapport sur la protection de la vie privée, publié par le Conseil du trésor en prévision de l'instauration des nouvelles directives.
Ce nouveau cadre a été mis en oeuvre à la fin du mois de janvier. Les ministères ont toutefois un sursis, jusqu'en 2014, pour s'assurer que les tiers parties à qui des contrats ont été pour l'analyse du trafic des sites gouvernementaux, se plieront aux nouvelles directives.
Les règlements ont été mis en place à la suite d'une lettre de la Commissaire à la protection de la vie privée, qui avait émis des inquiétudes concernant cette pratique de collecte de données.
La porte-parole de la commissaire, Jennifer Stoddart, a soutenu dans un courriel envoyé mardi que l'organisme était satisfait des modifications apportées par le gouvernement fédéral.
« Avec le virage Web que s'apprête à adopter le gouvernement pour ses services aux citoyens, il sera encore plus important que ceux-ci soient bien protégés en naviguant sur les sites du gouvernement canadien », a écrit Daphne Guerrero.
Ces directives font par ailleurs partie d'un plan plus large du gouvernement quant à sa présence en ligne, et dont la mise en place est à venir.
Le projet comprendra notamment une série de normes qu'Ottawa devra respecter en matière d'utilisation des réseaux sociaux. Ils n'étaient, jusqu'à maintenant, encadrés par aucune restriction sur la vie privée.