Avant que Facebook ne se lance en Bourse, la Securities and Exchange Commission (SEC) avait posé à Mark Zuckerberg et son équipe une série de questions. Mais voilà, celles-ci sont restées lettres mortes. Or, toutes ces interrogations sont justement celles qui font aujourd'hui l'objet de vives critiques de la part des investisseurs, qui auraient voulu avoir davantage d'informations avant d'acquérir des titres boursiers du plus grand média social du monde.
Ainsi, l'agence de presse Bloomberg a dévoilé ce matin plusieurs échanges de correspondance officiels entre la direction de Facebook et le gendarme boursier américain, échanges qui ont eu lieu durant une dizaine de semaines avant son introduction en Bourse. Dans ceux-ci, la SEC a notamment demandé comment Facebook comptait gagner de l'argent avec ses utilisateurs mobiles, qui reçoivent en théorie moins d'annonces publicitaires que les utilisateurs de bureau. Pas de réponse claire.
Idem, la SEC a demandé des détails sur une étude Nielsen prouvant que les publicités diffusées sur Facebook étaient efficaces, mais n'a rien obtenu à ce sujet. La raison? Cette étude Nielsen n'existait tout simplement pas, d'après l'article de Bloomberg. On se rappelera que peu avant le 1er février dernier, jour d'entrée en Bourse de Facebook, GM avait supprimé toutes ses publicités sur le média social, au prétexte que celles-ci «ne donnaient rien».
Ce n'est pas tout! La SEC a souhaité avoir plus d'informations sur une chose qui lui paraissait curieuse : il lui semblait que Facebook comptabilisait deux fois certains utilisateurs mobiles. Pour toute réponse, Facebook s'est contenté de dire que ses données étaient «raisonnablement fiables». Point à la ligne.
Enfin, la SEC aurait aimé que Facebook reconnaisse publiquement que l'essentiel de son trafic était généré par Zynga et d'autres jeux en ligne. Ce que s'est refusé à faire Mark Zuckerberg et son équipe, même si c'était un secret de Polichinelle.
«Les échanges montrent une équipe de direction flottante et imprécise dans ses communications avec la SEC, visiblement mal à l'aise avec certaines exigences administratives», indique l'article de Bloomberg. Et de souligner que si les réponses aux interrogations de la SEC avaient été données comme elles auraient dû l'être, on aurait pu éviter des maux de tête à nombre d'investisseurs.