C'est sous le signe de l'action que s'est déroulée Stratégies PME 2015 au Palais des congrès de Montréal, fin novembre. L'horaire ultra-condensé de cet événement hybride entre colloque et foire commerciale oblige les visiteurs et les exposants à brasser des affaires au pas de course. Au vu de la croissance soutenue de l'événement, force est de constater que la formule est une réussite sur toute la ligne.Au menu de la troisième édition de Stratégies PME : 84 conférences éclair de 30 minutes et 20 présentations de 20 minutes, étalées sur deux jours.
L'événement battait encore son plein que Sébastien Gosselin, associé et responsable expérience visiteurs, évoquait déjà l'idée d'agrandir les lieux pour l'année prochaine. «Nous occupons deux salles du Palais, et c'est rempli au maximum de la capacité. Nous accueillons 20 % exposants de plus que l'an dernier, et nous estimons que le nombre de visiteurs passera de 3 800, lors de la première édition, à au moins 5 000 personnes cette fois. Nous affichons complet depuis un mois.» Vérification faite, c'est plus de 5 400 visiteurs qui ont passé les portes cette année.
Le président d'honneur de 2014, Marc Dutil, président de la multinationale beauceronne Canam, est emballé : «Toutes les conférences présentées m'intéressent. C'est simple, les thèmes choisis sont vraiment ancrés dans l'action, la pratique, pas la théorie. Je ne recherche pas les tribunes, mais quand on m'a proposé ce rôle, j'ai dit oui tout de suite. Il faut redonner de la fierté aux gens d'affaires. La prospérité, c'est important, c'est ce qu'on souhaite pour nos enfants, mais cette notion n'a aucun sens si l'entrepreneuriat n'est pas soutenu par la communauté, et vice versa.»
C'est d'ailleurs Marc Dutil, en sa qualité de président d'honneur, qui donnait la conférence d'ouverture de la première journée de Stratégies PME 2015. Il n'a pas mâché ses mots, fidèle à son habitude. Pendant sa présentation intitulée «Prospérité, communauté et entrepreneurship : comment les conjuguer ?», il est notamment revenu sur la crise étudiante du printemps 2008, a parlé de l'UQAM et des «carrés rouges». Le message était clair : peu importe nos positions, «il faut se parler». Après avoir réchauffé la salle et motivé les troupes, il s'est éclipsé, devant filer pour Québec.
Moins c'est mieux
L'allocution de Marc Dutil terminée, quatre conférences étaient au menu de Les Affaires, divisées en sous-groupes. Nous avons choisi d'assister à quatre présentations, sous les thèmes «gestion», «droit», «TI et Web» et «ressources humaines». Elles partageaient toutes la caractéristique d'aborder des thèmes très précis (par exemple, «Être conforme à la loi C-28 : quels courriels pouvez-vous maintenant envoyer») et de faire salle comble (environ 150 auditeurs). Chacune se terminait par une invitation à visiter le kiosque du présentateur. Bien sûr, il s'agissait avant tout d'un argumentaire de vente.
Pour les exposants-conférenciers, tout l'intérêt de l'événement repose sur le profil des visiteurs. Selon les statistiques compilées par les organisateurs de l'édition précédente, 86 % du public est constitué de dirigeants de PME, qui consacrent en moyenne cinq heures à leur visite. Chaque exposant nouerait des relations avec 38 clients potentiels. De quoi rentabiliser l'investissement requis pour leur présence.
Si le thème de la conférence «Nuire à votre entreprise : connaissez-vous vos réflexes de mauvais dirigeants ?» était prometteur, les conseils étaient simplistes et la présentation, trop longue pour s'insérer aisément dans la demi-heure allouée. «Accélérer votre croissance par l'acquisition : comment réussir à acheter une entreprise en 2015 ?» détaillait quant à elle le processus d'acquisition ; du contenu destiné aux initiés.
En ce qui concerne les conférences «Mettre à jour votre site Web en 2015 : comment être à l'avant-garde» et «Recruter un bon vendeur : comment l'identifier rapidement ?», elles tapaient en plein dans le mille. La première, donnée par Stéphanie Kennan (blogueuse à lesaffaires.com), se limitait à donner quelques conseils sur les sites Web d'entreprises et abordait les «trois erreurs fatales à éviter». Résultat : c'était simple, efficace. «Ne négligez pas le contenu, n'utilisez pas de visuel générique, et n'oubliez pas de prendre le temps de planifier», a-t-elle lancé. La deuxième présentation s'est seulement attelée à démontrer que les tests psychométriques s'avèrent le meilleur outil pour dénicher le bon candidat. Là encore, ça fonctionnait. Comme quoi, plus c'est simple, mieux c'est.
Stratégies PME 2015 c'est...
100 exposants, 4 salles
Autour des quatre salles de conférences s'éparpille une centaine de consultants et d'entreprises de services B2B qui occupent des kiosques. Dans la zone «consultants», la location d'un espace à 3 400 $ permet de prononcer une conférence. Quant à la zone «exposants», l'espace se loue environ 3 000 $ et comprend le droit de faire une présentation, un argumentaire de vente dans la zone de repos.
25 experts, 80 % de J'aime
Les sujets des présentations sont choisis par un panel de 25 experts réunis par les organisateurs. Si certains thèmes survivent d'une édition à l'autre, la plupart sont remplacés pour coller à des enjeux plus actuels. Et, bien que les conférenciers achètent leur place, ils doivent recueillir au moins 80 % d'opinion favorable de la part du public pour pouvoir revenir l'année suivante.
Réseautage express à 100 $
Les visiteurs, qui déboursent 100 $ pour assister aux présentations et au salon, profitent d'une occasion de magasinage unique. Pour les dirigeants de PME québécoises, cela constitue une séance de réseautage express et l'occasion de dénicher les produits et services recherchés. Alors que les conférences offertes permettent d'évaluer brièvement l'expertise des consultants, libre à eux de retrouver ces derniers à leurs kiosques pour approfondir les sujets traités.
Pour les exposants-conférenciers, tout l'intérêt de l'événement repose sur le profil des visiteurs.