Visages noircis, problèmes respiratoires, désastres environnementaux... L'industrie minière du Québec a constaté qu'elle projetait encore l'image des années 1960-1970. Pour y remédier, elle vient de former une organisation baptisée Minalliance.
" Nous croyons que la contribution de l'industrie minérale au développement économique et social aurait intérêt à être mieux connue des Québécois ", explique Claudine Renauld, directrice générale du regroupement.
En choisissant de parler d'industrie " minérale " plutôt que " minière ", le regroupement veut souligner le fait que la filière ne se résume pas aux entreprises qui explorent et qui exploitent les gisements, mais qu'elle inclut aussi leurs fournisseurs de services et d'équipement.
Une industrie méconnue
Minalliance est formée de l'Association minière du Québec, de l'Association de l'exploration minière du Québec, de sociétés exploratrices et exploitantes, d'entreprises de services, d'institutions financières et d'équipementiers. Une cinquantaine de partenaires en tout.
En 2009, un sondage de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs du Canada a révélé que les deux tiers des Canadiens ne connaissaient presque rien de l'industrie minière. De là est née l'idée de Minalliance.
" Nous avons un enjeu de communication important, estime Mme Renauld, 47 ans. Qui sait par exemple qu'il existe un fonds, le Fonds Restor-Action Nunavik, pour réhabiliter tous les sites miniers abandonnés ? Qui sait que, depuis 1993, il faut déposer un plan de fermeture de la mine avant de commencer son exploitation, et déposer en garantie 70 % des coûts de restauration ? Et qu'il y a un projet de loi (79) pour augmenter cette proportion à 100 %, projet qu'approuve l'industrie ? "
Des besoins de main-d'oeuvre
L'objectif de mieux se faire connaître vise aussi à attirer des jeunes dans ce secteur en forte croissance qui s'achemine vers une pénurie de main-d'oeuvre.
" Il faut que les jeunes sachent que le salaire moyen dans l'industrie minérale est de 42 % supérieur au salaire moyen, que nous sommes respectueux de l'environnement et que nous sommes maintenant une industrie de très haute technologie. "
L'industrie minière aimerait bien aussi augmenter le recrutement de femmes, qui représentent 14 % de la main-d'oeuvre.