Les agences de design sont unanimes : l'emballage est un outil de choix pour entrer en contact avec le consommateur pressé en magasin. Il n'y accordera pas plus de quelques secondes et, 7 fois sur 10, prendra ses décisions d'achat sur place. L'emballage doit donc accrocher le regard, communiquer adéquatement son message et répondre aux besoins du consommateur. Les Affaires a recensé quelques cas de figure où l'emballage a été remodelé ou retouché pour renforcer l'image de marque.
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Vins Chartier : arômes imagés
Cela peut sembler tout bête, mais il fallait y penser. En déplaçant sur le devant l'information habituellement inscrite au dos d'une bouteille de vin, l'agence Sid Lee a créé une petite commotion dans le conservateur monde du vin. Qui plus est, le texte sur les aliments à marier avec le cru a été remplacé par des illustrations. Résultat : les bouteilles des Vins Chartier passent difficilement inaperçues sur les tablettes des SAQ avec leurs étiquettes imagées. Le sommelier François Chartier espérait vendre 6 000 caisses de sa gamme de six vins au cours de la première année. Au mois d'août, les ventes se chiffraient à 16 000 caisses. «Notre plus grand défi était de vulgariser quelque chose d'assez complexe : François Chartier a conçu des vins pour la table en sélectionnant des profils aromatiques qui créent une harmonie avec tel ou tel type d'aliments», mentionne le vice-président de l'agence Sid Lee, Jean-François Fortin. Pour souligner le caractère hautement scientifique de la démarche du sommelier, les photographies ont été imprimées en noir et blanc, rappelant ainsi les illustrations des encyclopédies.
Kraft : rajeunir un classique
Le rituel matinal de plus d'un Québécois : avaler une tartine de beurre d'arachides sous le regard des oursons de Kraft. Rajeunir ces icônes pour attirer de nouveaux adeptes tout en conservant les consommateurs habituels n'était pas dénué de risques, convient la directrice générale chez Pigeon Brand, Mériane Bergeron. Le dernier changement majeur opéré par l'agence, qui compte Kraft parmi ses clients depuis près de 40 ans, remontait déjà au début des années 2000. Pour concilier les deux mandats, l'agence a dessiné des oursons ravivant le souvenir d'enfance du fidèle petit compagnon en peluche et suggéré l'ajout de nouvelles saveurs, telles que le beurre d'arachides au chocolat ou à la banane et au granola. «Nous devions à la fois préserver l'équité de la marque et redynamiser un produit qui était devenu commun auprès de la jeune génération», a-t-elle expliqué.
Natrel : une refonte majeure
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Natrel : une refonte majeure
Si la marque Natrel fait partie du paysage laitier québécois depuis belle lurette, son message n'était pas pour autant limpide auprès des consommateurs. Il a donc fallu donner un grand coup de barre pour clarifier l'image de la marque. «Nous avons commencé le travail de création avec un nouvel emballage, puisque c'est le premier contact des consommateurs avec notre produit», indique la vice-présidente du marketing pour Natrel, Caroline Losson. Pour se démarquer, Natrel a misé sur un lait de première qualité, devenant ainsi la seule entreprise à intégrer une pellicule de nylon à l'intérieur de ses cartons et de ses sacs pour en préserver la fraîcheur. Elle s'assure aussi d'un style aisément reconnaissable sur les tablettes grâce à la lithographie, un procédé d'impression au rendu plus performant. Le tout, en opérant une transition en douceur entre l'ancien et le nouvel emballage, souligne la directrice de la stratégie et du design chez lg2boutique, Pénélope Fournier. «Pour certains consommateurs, boire du lait à un taux de gras de 1 %, c'est comme une religion, donc il fallait qu'ils puissent s'y retrouver facilement.»
Maison Orphée : cours 101 sur étiquette
L'objectif était double : devenir la référence en matière d'huiles de qualité tout en élargissant ses parts de marché au Canada anglais. Pour ce faire, la Maison Orphée a complètement revampé son image en 2010, du nom de la marque de commerce à la bouteille de verre en passant par l'étiquette. Quatre ans plus tard, les ventes de l'entreprise de Québec ont plus que doublé. Mieux encore, les huiles fines de la Maison Orphée se retrouvent désormais dans 150 points de vente sur les côtes est et ouest des États-Unis. «Nous avons précisé la fonction de l'huile sur le devant de la bouteille, et c'était très important, car c'était une question qui revenait chez les consommateurs s'y connaissant un peu moins», indique la présidente de l'entreprise, Élisabeth Bélanger. Un verrier italien a également été déniché et a fourni à la Maison Orphée des bouteilles à la fois élégantes et plus épaisses, offrant du même coup une meilleure protection de l'huile.
GoGo squeeZ, l'emballage à triturer
À son arrivée au Canada en 2009, l'entreprise française Materne était la première à investir le marché de la compote de pommes en gourde. Bien que les Québécois soient de grands consommateurs de la pomme et de ses dérivés, Materne Canada a pris soin de préciser la nature du produit GoGo squeeZ sur son emballage. «Nous voulions éviter toute confusion chez le consommateur, qui aurait pu se demander si c'était du jus ou de la confiture», explique le vice-président aux ventes et marketing, Pierre-Marc Laforest. Depuis, des retouches ont été apportées à l'emballage pour répondre aux préoccupations du parent s'apprêtant à choisir une compote pour sa progéniture. Après les mentions sans trace de noix et sans gluten, la certification sans OGM apparaîtra bientôt sur les emballages. Le bouchon de la gourde a aussi été repensé pour faciliter son ouverture par ses principaux consommateurs : les tout-petits. «Il rappelle le pédoncule d'une pomme. C'est donc à la fois ludique, sécuritaire et facile à ouvrir pour un enfant», poursuit M. Laforest.
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