L'assureur Capitale groupe financier voit d'un mauvais oeil la nouvelle appellation de son ancienne filiale de courtage immobilier, qu'elle a vendue en 2007 au propriétaire de la bannière Royal LePage, le géant torontois Brookfield (TSX:BAM.A).
Lundi, le Réseau immobilier La Capitale a annoncé qu'il se rebaptisait Via Capitale. Le président et chef de la direction de La Capitale groupe financier, René Rouleau, n'a pas apprécié.
En vertu d'une entente conclue lors de la vente à Brookfield, le Réseau immobilier pouvait continuer d'utiliser le nom La Capitale jusqu'à l'automne 2012, après quoi il devait le changer. Le courtier a décidé de ne pas attendre au dernier moment et d'agir dès maintenant.
Or, La Capitale groupe financier trouve que Via Capitale ressemble un peu trop à son propre nom, une situation "qui sème la confusion", a déploré mardi M. Rouleau au cours d'une entrevue à Montréal.
Le dirigeant se demande même si Via Capitale n'a pas fait exprès de conserver un nom qui ressemble à celui de l'assureur de façon à profiter de la grande notoriété de celui-ci.
"Ils veulent être associés à La Capitale parce que ça les sert bien", a-t-il avancé.
Le président et chef de la direction de Via Capitale, Nicolas Ayotte, a assuré qu'il n'en était rien.
"Notre intention était tout autre, a-t-il soutenu au cours d'un entretien téléphonique. Ce qu'on voulait faire, c'était vraiment avoir notre propre identité. (...) Les consommateurs nous engagent vraiment via nos courtiers, d'où le choix du mot 'via'."
Les consommateurs "différencient le monde de l'assurance avec celui de l'immobilier", a-t-il estimé.
M. Ayotte a en outre précisé que La Capitale avait approuvé le changement de nom. "Ç'a bien été lorsqu'on a eu nos discussions avec eux", a-t-il affirmé.
Pour l'instant, La Capitale groupe financier n'entend pas intenter une poursuite judiciaire contre Via Capitale à ce sujet, préférant recourir à la méthode douce _ la persuasion.
"Ce n'est pas notre nature, ce n'est pas notre philosophie, a dit René Rouleau. On n'est pas comme ça. On va être encore plus fins avec eux autres."
Résultats
La Capitale annoncera ses résultats financiers 2010 le mois prochain. Ils seront comparables à ceux de l'an dernier, alors que la mutuelle avait enregistré un bénéfice net de 50,5 millions $ et un rendement de 19,6 pour cent, supérieur à celui de l'industrie, a confié M. Rouleau.
La société ne prévoit pas réaliser d'acquisition importante en 2011. Elle préfère se concentrer sur la poursuite de l'intégration des entreprises ontariennes Penncorp (assurance-vie), acquise en 2006, et York Fire and Casualty (dommages), acquise en 2008.
En 2012, toutefois, La Capitale pourrait s'intéresser de nouveau aux acquisitions. Elle pourrait y consacrer de 100 à 200 millions $, et davantage si son partenaire français, Covéa, apportait sa contribution. Covéa détient 20 pour cent de l'activité d'assurance de dommages de La Capitale.