Depuis la crise de 2009, la plupart des entreprises surveillent à la loupe les dépenses de déplacements professionnels de leurs salariés. Jamais les voyages d'une seule journée n'ont eu autant la cote. Même si ce texte illustre le contexte en Europe, il donne une idée de la tendance mondiale en ce qui a trait aux voyages d'affaires.
Selon une étude de Mondial Assistance-Déplacements Pros, publiée au salon du tourisme IFTM-Top Résa à Paris, 58% des professionnels indiquent que les déplacements d'un jour ont «fortement augmenté» dans leur entreprise depuis un an.
Quitte à commencer à l'aube et finir à l'heure de Cendrillon.
Globalement, le nombre de déplacements professionnels ne diminue pas forcément, mais les dépenses sont revues en baisse, du billet d'avion à l'hôtel en passant par la restauration, la location de voiture ou les taxis.
En 2009, crise oblige, les budgets de déplacements professionnels avaient accusé une chute allant jusqu'à 30%. La situation s'était ensuite améliorée, mais depuis l'été 2011, «le mot d'ordre est à nouveau la chasse aux coûts", dit à l'AFP Claude Lelièvre, vice-président de l'Association française des Travel Managers.
«Enormément d'économies sont faites, la classe Première en avion est généralement sur la liste noire, on abandonne aussi volontiers la classe affaires. Les entreprises se penchent sur toutes les dépenses. Du coup, on voyage quand c'est indispensable, mais moins longtemps et pour moins cher», dit-il à l'AFP.
«Et depuis début 2012, on n'hésite pas à réduire les exigences de service pour avoir le prix qui convient», ajoute M. Lelièvre.
Selon l'étude Mondial-Assistance/Déplacements Pros, 42% des voyageurs professionnels interrogés estiment que la qualité de leurs déplacements s'est détériorée en un an, contre 51% qui la considèrent aussi bonne qu'avant et 7% meilleure.
La gestion des budgets voyage est souvent devenue très directive, voire draconienne. Outre les grandes entreprises, de plus en plus de PME se dotent elles aussi d'une véritable «politique voyage» pour contrôler les coûts.
Transporteurs à rabais, page 2
Le recours aux compagnies aériennes à rabais est par exemple devenu une pratique courante. Un tiers des cadres de PME voyagent désormais régulièrement avec des transporteurs à rabais. Et près des trois-quarts des gestionnaires de politique voyage disent faire confiance aux compagnies low-cost.
«Quand on interroge les entreprises, elles disent qu'elles commencent à bien maîtriser les coûts dans l'aérien mais pas encore dans l'hôtellerie», souligne Eric Audoin, chez American Express.
Dans le secteur des congrès et des séminaires, la chasse aux coûts bat son plein là aussi. «La tendance durable depuis deux-trois ans c'est moins loin, moins luxe, moins longtemps et moins nombreux», résume le responsable d'une agence spécialisée sur ce créneau.