Les emplois ont déferlé ces derniers mois. Pourtant, les heures travaillées ne suivent pas le même tendance. Faut-il s'en inquiéter?
Après une évolution laborieuse pendant plus d’un an, les emplois temps plein ont déferlé ces trois derniers mois. «La meilleure performance de la décennie écoulée», souligne Stéfane Marion, économistes en chef de la Banque nationale du Canada.
Au niveau des heures travaillées, la logique voudrait que les prestations aient elles aussi nettement gonflé. Pourtant, on constate un phénomène inhabituel : les deux courbes suivent des trajectoires totalement divergentes.
«À moins que les gens aient tout d'un coup décidé de réduire volontairement leur semaine de travail au cours des trois derniers mois, cette énorme écart ne va pas probablement durer», note l'économiste en chef. Sinon, la Banque Nationale va devoir adopter un autre discours sur la tenue du marché.
Voire de l'économie. La réduction des heures réellement prestées est une forme d'ajustement à un ralentissement économique, comme lors d'une récession par exemple. Le plongeon décrit par les données horaires précède-t-il alors une diminution de l'emploi?
Si les heures demeurent trop variables pour pouvoir servir d'indicateur conjoncturel dans ce cas-ci, il convient de surveiller leur progression de près car elles avertissent aussi sur la qualité des emplois.