À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités
Envie de vous lancer dans un MBA ? Voici 10 questions qui jalonneront la préparation de votre projet ainsi que des éléments de réponse pour vous aider dans votre réflexion et réussir votre démarche.
1. Est-ce le bon moment dans ma carrière ?
Ce qu'il faut savoir
Même si leurs noms diffèrent parfois, les principaux programmes de MBA offerts dans les universités sont le MBA à temps plein, le MBA à temps partiel et le MBA pour cadres, ou Executive MBA (EMBA), qui s'adresse aux cadres expérimentés. Certains programmes sont accessibles après un bac, mais pour d'autres, il faut avoir accumulé plusieurs années en emploi. Souvent, on demande deux ans d'expérience mais dans les faits, les candidats ont plutôt entre trois et six années d'expérience. La moyenne pour les étudiants de l'Université McGill au MBA est de cinq ans. L'EMBA s'adresse à des personnes qui ont souvent déjà une fonction de cadre. Il est donc généralement demandé une dizaine d'années d'expérience, dont au moins cinq à un poste de gestion.
En pratique
«On fait un MBA une seule fois dans sa vie. Il faut donc absolument se demander si c'est le meilleur moment pour le faire», prévient Don Melville, directeur des programmes de MBA à l'Université McGill. Il considère qu'un des critères de réussite est d'avoir de l'expérience professionnelle . Il estime qu'il faut également prévoir un ou deux ans pour préparer son projet de MBA : rechercher le programme souhaité, organiser sa vie personnelle et professionnelle en conséquence, etc.
Les motivations des candidats au MBA sont généralement d'accéder à des postes de gestion, de changer de carrière ou de lancer son entreprise. «Le profil typique, c'est l'ingénieur qui vient chercher des compétences en gestion, car il veut pouvoir gérer une équipe, ce qu'il n'a jamais appris à faire durant ses études en génie», explique Jean-François Guertin, directeur des programmes MBA à l'Université de Sherbrooke. Beaucoup considèrent qu'un MBA est plus utile quand on l'obtient après avoir accumulé de l'expérience professionnelle plutôt que dès la fin de ses études.
2 . emps plein ou temps partiel : que choisir ?
Ce qu'il faut savoir
Généralement, le MBA à temps plein dure d'un à deux ans selon les universités, à raison d'une quinzaine d'heures de cours par semaine. Parfois, il est possible de choisir le nombre de crédits, ce qui influe sur la durée des études. Le MBA à temps partiel propose, selon les formules, des cours en soirée et en fin de semaine, sur une période de deux à trois ans. Il permet de conserver son emploi pendant les études.
En pratique
Cela reste «un choix éminemment personnel», souligne Mathieu Guénette, directeur principal des services professionnels chez BrissonLegris. Il y a néanmoins certains critères à prendre en compte. Au premier chef, la situation familiale.
«La formule à temps plein est un investissement important, mais elle peut être plus conciliable avec la vie de famille. Dans un MBA à temps partiel, l'étudiant a son emploi la journée et ses cours ou son travail personnel le soir et le week-end ; il est donc peu disponible pour des activités en famille», avance Brigitte Carel, psychologue, coach et formatrice, intervenante dans les programmes de MBA de l'Université de Sherbrooke.
Sur le plan professionnel, mettre sa carrière entre parenthèses pendant un an ou deux - la période que dure un MBA à temps plein - n'est toutefois pas toujours possible, voire conseillé, surtout pour ceux qui occupent déjà un poste stratégique.
C'est «prendre le risque de ne pas suivre l'évolution de l'entreprise et du marché, de se faire dépasser», met en garde Brigitte Carel.
À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités
3. Comment se préparer à la procédure d'admission ?
Ce qu'il faut savoir
Les procédures d'admission varient sensiblement selon les universités. Le dossier à constituer comprend généralement : les résultats scolaires, un CV détaillé et une lettre de motivation. Dans le cas d'un MBA à temps partiel, on demande parfois une lettre de soutien de l'employeur. La plupart des établissements exigent la réussite au Graduate Management Admission Test (GMAT) ou à une épreuve équivalente ainsi qu'à un test de français ou d'anglais, le cas échéant. Une grande majorité des universités fixent une entrevue aux candidats.
En pratique
«Le mieux est de prendre contact avec les responsables du programme visé. Ils peuvent donner des indications et, parfois, ajouter des informations qui ne sont écrites nulle part», affirme Mathieu Guénette. Car la sélection est draconienne. Le taux d'acceptation au programme de l'Université Laval, par exemple, est de 39 % seulement.
Le processus de sélection, donc, se prépare minutieusement. Les notes et les résultats aux tests d'aptitude sont très importants, mais les qualités et les compétences personnelles sont particulièrement évaluées lors de l'entrevue. Les questions comme «pourquoi voulez-vous faire un MBA ? pourquoi dans notre université ? que voulez-vous faire ensuite ? quel leader voulez-vous devenir ?» sont courantes et les réponses doivent être préparées.
«Quand je demande aux candidats pourquoi ils sont là, ils se limitent souvent à dire qu'ils veulent changer de carrière, avoir une promotion. Je m'attends à ce qu'ils poussent leur réflexion plus loin : en quoi le MBA va ajouter des compétences à celles qu'ils ont déjà ?» affirme Michel Lemay, directeur du recrutement à HEC Montréal et diplômé MBA.
La motivation joue un rôle essentiel. «On analyse avant tout la détermination du candidat, notamment pour le MBA à temps partiel, souligne Marie-Josée Roy, directrice des programmes de MBA à l'Université Laval. On insiste sur le fait que ce sont des études très exigeantes et on s'assure que c'est clair pour eux. Si on n'est pas sûrs que ce le soit, la personne n'est pas admise et est réorientée vers le MBA à temps plein.»
L'entrevue est aussi le moment de sonder le degré de «leadership» des candidats. Berthe Lambert, directrice des programmes CPA-MBA et MBA pour cadres de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), est claire sur ce point : «S'ils n'ont pas de drive, on ne les prend pas !» Pour que le candidat prouve qu'il en a, Don Melville, de l'Université McGill, conseille de mettre en valeur des actions menées dans son entreprise ou sa communauté, qui démontrent sa capacité à prendre des initiatives et à rassembler des gens autour d'un projet.
4. Comment financer son MBA ?
Les bourses
Outre celles du ministère de l'Éducation, chaque université propose des bourses accessibles selon divers critères, comme l'excellence, la mobilité ou l'implication sociale. D'autres bourses sont réservées aux membres des Premières Nations et aux femmes. Chaque université ayant son programme de bourses, il faut se renseigner auprès d'elles.
La participation de l'employeur
Certaines entreprises favorisent la formation continue et assument les frais des MBA, en totalité ou en partie. C'est particulièrement le cas pour les MBA à temps partiel.
Le recours à une marge de crédit, à un prêt personnel, etc.
Outre la négociation possible avec son institution financière, des accords avec certaines universités permettent d'avoir accès à des prêts à des tarifs privilégiés. Ainsi, une marge de crédit pouvant atteindre 80 000 $ au taux préférentiel plus 0,50 points (3,5 % au moment d'écrire ces lignes) peut être obtenue auprès du Mouvement Desjardins pour les étudiants en MBA à temps partiel de l'Université McGill.
Le régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP)
Ce régime permet de retirer, sans payer d'impôt, des fonds de ses REER (20 000 $ sur quatre ans) pour financer un retour aux études à temps plein pour soi-même ou son conjoint. La somme retirée doit être remboursée dans les dix ans qui suivent le retrait.
À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités
5. Comment vendre mon projet de MBA à mon supérieur ?
La règle fondamentale : «ne pas revendiquer, ne pas faire de chantage», met en garde Mathieu Guénette. Donc, pas de «je le mérite, alors vous me devez ça» ni de «si vous ne me laissez pas faire un MBA, je m'en vais». Mathieu Guénette conseille plutôt de s'adresser à son supérieur en «expliquant ses besoins : avoir plus de responsabilités de gestion, par exemple», puis évoquer l'idée de faire un MBA si aucune autre voie intéressante n'est proposée.
Si votre objectif est de rester dans l'entreprise après avoir obtenu votre diplôme, insistez bien sur ce point. «Il faut bien expliquer que vous faites un MBA pour vous, mais aussi pour être plus performant au sein de l'entreprise», fait valoir Brigitte Carel.
Guylaine Allard, directrice de la succursale de l'Ouest-de-l'Île de l'agence Quantum, ne voit pas pourquoi l'employeur ne serait pas favorable à ce projet. «Non seulement la loi oblige certaines entreprises à investir au moins 1 % de leur masse salariale dans la formation de ses employés, mais, en plus, l'employé reviendra avec des connaissances dont l'entreprise pourra profiter grandement.»
Il n'y a alors aucune raison de ne pas parler de votre projet à votre employeur, et ne pas le faire serait une mauvaise idée. «Je ne pense pas qu'il soit possible de faire un MBA, quelle que soit la formule, sans en parler à son supérieur immédiat. Il y aura des moments où l'employé devra s'absenter pour un cours ou une intervention... On ne peut être malade tout le temps ! De plus, l'employeur pourrait décider de soutenir financièrement ou en temps son employé», affirme René Beaulieu, conseiller en emploi et gestion de carrière à la Faculté des sciences de l'administration (FSA) de l'Université Laval.
De plus, pour admettre le candidat au programme de MBA à temps partiel, plusieurs universités exigent une lettre de l'employeur.
Toutefois, préparez-vous à l'éventualité que votre désir de faire un MBA soit accueilli froidement. «Ce peut être menaçant pour un collègue gestionnaire ou l'employeur», remarque Brigitte Carel, surtout si lui-même n'a pas de MBA. Qu'à cela ne tienne, vous prenez le risque que l'employeur refuse de vous soutenir dans ce projet mais, «au moins, les cartes seront sur la table», considère la coach.
Si Jean-François Bertrand a reçu un accueil «enthousiaste» à la présentation de son projet, Sébastien Girard a dû faire face à des réactions diverses. «Certains ont compris mon choix, surtout ceux qui étaient eux-mêmes diplômés du MBA. D'autres me disaient que je n'avais pas besoin de ça», se souvient-il. Finalement, l'entreprise l'a soutenu en acceptant de payer ses frais de scolarité.
Mais alors, quand présenter son projet à ses supérieurs : dès que l'idée germe en vous ou lorsque vous avez un plan arrêté et précis ? Les avis sur cette question sont partagés. Guylaine Allard estime qu'«il vaut mieux être bien renseigné et ne pas arriver avec un projet flou». Mathieu Guénette, lui, conseille surtout d'en parler le plus tôt possible afin de vérifier qu'il n'existe pas d'autres voies pour faire évoluer sa situation professionnelle au sein de l'entreprise. Il juge fondamental d'associer l'employeur à chaque étape du projet, de façon à obtenir un meilleur soutien et à ne pas mettre en péril son réseau par un manque de diplomatie. Et ce, qu'on ait ou non l'intention de rester dans l'entreprise après avoir décroché son MBA.
Sébastien Girard, lui, a choisi de parler de son projet à son supérieur une fois son plan bien en tête : il avait déjà trouvé son remplaçant !
À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités
6. Comment préparer ma famille ?
Ce qu'il faut savoir
Si l'un des points les plus testés lors de la procédure d'admission est la motivation, c'est que bien faire un MBA est très exigeant et demande beaucoup d'endurance. Le rythme de travail est intense pendant d'un an à trois ans, voire plus, selon le programme choisi. En général, on considère qu'il y a de 15 à 20 heures hebdomadaires de travail personnel à fournir en équipe en plus des heures de cours, dont le nombre varie selon le programme.
En pratique
«Le MBA n'est pas seulement un accélérateur de carrière, c'est aussi un révélateur de soi-même et de la santé du couple, confirme Brigitte Carel. Il faut travailler en équipe avec son conjoint pour mesurer l'investissement qu'un tel projet nécessite et les effets secondaires ou indésirables qu'il va générer.» La répartition des tâches domestiques devra à coup sûr être revue, et l'étudiant aura moins de temps à consacrer à la famille, ce qui peut être difficile à vivre. Lors de l'entrevue d'admission, les «politiques» des universités diffèrent : certaines posent ouvertement des questions personnelles pour vérifier si les familles sont conscientes des exigences du programme, tandis que d'autres se limitent à rappeler l'investissement exigé sans oser investiguer davantage.
«Je me suis lancé dans un MBA à 39 ans avec deux jeunes enfants. C'est une expérience très difficile, bien plus que je ne l'avais imaginé. Il faut passer un pacte avec son conjoint. Chez nous, c'était un projet de famille. On a fait des efforts pour avoir une vie meilleure ensuite. Beaucoup de couples ne passent pas au travers», dit Thomas Berber.
7. Comment se préparer au travail en équipe ?
Ce qu'il faut savoir
La capacité de travailler en équipe est un atout important pour des études de MBA car chaque session comprend des travaux à faire en groupe en-dehors des heures de classe. Les étudiants se réunissent généralement tard le soir après les cours ou les fins de semaine pour travailler. Ce sont parfois les professeurs qui forment les équipes de façon à ce que les étudiants soient obligés de travailler avec des collègues de différents horizons professionnels et culturels. Le travail en groupe est important, car les diplômés d'un MBA sont de futurs gestionnaires qui devront mener des équipes, rassembler autour d'un projet et conduire des groupes vers l'atteinte d'un objectif.
En pratique
C'est pour cette raison que, lors de l'entrevue de sélection, Michel Lemay de HEC Montréal teste les candidats sur ce point. «Ne pas être capable de me citer des exemples de projets menés en équipe est une tare pour le candidat, selon moi ; alors je creuse davantage pour mesurer si la personne a néanmoins les qualités pour le travail collectif», explique-t-il.
Et ce, d'autant plus si son métier ne se prête pas beaucoup au travail en groupe. Ce n'est pourtant pas rédhibitoire : «C'est la personne qui compte, pas son métier. Elle peut très bien avoir des expériences de travail en équipe en dehors de sa vie professionnelle, dans des activités bénévoles par exemple», poursuit Michel Lemay. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Pour vous préparer à répondre à des questions sur ce thème lors de l'entrevue, «demandez-vous si vous avez quelques-unes de ces habiletés, recommande Brigitte Carel : êtes-vous ouvert à l'autre, êtes-vous capable de prendre des décisions par consensus ou votre désir d'être leader vous pousse-t-il à vouloir diriger, décider, ce qui rend le travail en équipe plus difficile, etc.» La psychologue et coach conseille également «de prendre le temps d'entrer en contact avec les autres étudiants dès le début de l'année afin d'être plus à l'aise avec le groupe par la suite, d'entretenir ces relations, par exemple, en n'étant pas systématiquement en concurrence avec ses pairs, ce qui pourrait engendrer des comportements qui mettraient à mal les relations établies avec le reste de l'équipe».
À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités
8. Comment tenir le coup ?
Ce qu'il faut savoir
Thomas Berber se souvient de l'enchaînement constant des travaux : «Toutes les six semaines, on devait réviser pour l'examen de fin de session et on entamait dans la foulée les nouveaux apprentissages de la session suivante, avec tous les devoirs à rendre qui y sont associés !»
En pratique
«Le MBA est un défi organisationnel, note Brigitte Carel. Ce sera difficile pour les gens perfectionnistes qui ne savent pas tourner les coins ronds. Il faut absolument prioriser et s'organiser. C'est l'un des apprentissages essentiels du MBA.»
«Il est important de conserver un rythme constant et de ne pas prendre de retard», conseille pour sa part Marie-Josée Roy, de l'Université Laval. L'esprit d'équipe au sein de la cohorte peut aussi aider à se remotiver en cas de découragement.
Enfin, même s'il peut être culpabilisant de prendre du temps pour soi alors que la masse de travail est énorme, il est salutaire de prévoir des plages de temps libre. Un bon moyen de rester motivé et efficace ! «Il faut réserver du temps de qualité dans l'agenda avec les gens qu'on aime plutôt que d'attendre que le moment se présente de lui-même», insiste Mathieu Guénette.
9. Comment utiliser le MBA pour faire évoluer sa carrière ?
Ce qu'il faut savoir
Toutes les universités affichent des chiffres pour montrer que l'obtention du MBA a permis à leurs étudiants de faire évoluer leur carrière de façon intéressante et rapide. HEC Montréal indique que sa promotion de 2013 a connu en moyenne 35 % d'augmentation de salaire et que 85 % des diplômés étaient en emploi moins de six mois après la fin du programme d'études. Pour les étudiants de McGill (2011-2012), le taux de placement trois mois après l'obtention du diplôme est, depuis les cinq dernières années, supérieur à 90 % en moyenne, précise Marie-José Beaudin, directrice exécutive du Centre de carrières de la Faculté de gestion Desautels de l'Université McGill.
En pratique
Il ne faut pas attendre d'avoir son MBA pour envisager «l'après». «Ça se prépare dès l'entrée à l'université par des tests psychotechniques, des simulations d'entrevues d'embauche, etc.», précise Marie-José Beaudin, qui accompagne les étudiants dans cette préparation.
«Le parcours académique, les cours à option, la session à l'étranger sont des éléments qui doivent être planifiés dès l'entrée au MBA», complète René Beaulieu, de la Faculté des sciences de l'administration (FSA) de l'Université Laval, dont le service de placement propose également un accompagnement des étudiants jusqu'à deux ans après la fin de leurs études. Le choix du stage - quand il est prévu dans le cursus - est d'ailleurs stratégique, car «il se transforme souvent en opportunité d'emploi», constate Jean-François Guertin, de l'Université de Sherbrooke qui propose une formule «coop» pour les étudiants en MBA à temps plein.
À Concordia, on aide les étudiants du programme EMBA «à planifier ce qu'ils veulent faire après», précise le directeur du programme, Jordan LeBel. Test de personnalité au travail et coaching sont des outils mis en oeuvre pour aider les gestionnaires à mieux se connaître et à faire évoluer leur carrière selon leurs forces et leurs souhaits.
Une fois le diplôme en poche, tout n'est pas encore gagné pour obtenir un poste de responsabilité ou même une augmentation de salaire. «Même si l'entreprise a autorisé une personne à faire un MBA, ça ne l'engage pas à offrir une évolution de carrière ou de rémunération», rappelle Guylaine Allard, de Quantum. Tout le monde est d'accord sur ce point : le MBA est un atout de taille, mais ce n'est pas un sésame ouvrant toutes les portes.
Il reste donc à démontrer ses compétences nouvelles et l'intérêt pour l'entreprise de ses nouveaux acquis. Pour ce faire, une seule voie : l'action. «La meilleure façon de prouver ses compétences, c'est de mener un projet. Il faut prouver qu'on peut appliquer les connaissances acquises au MBA à des choses visibles pour l'entreprise», explique Marie-José Beaudin. Une maîtrise peut en effet sembler trop théorique dans le monde des affaires.
Dernier conseil pour profiter pleinement du MBA afin de faire évoluer sa carrière : savoir se vendre ! «Ce ne sont pas toujours les meilleurs qui sont promus, mais ceux qui savent se vendre, constate Marie-José Beaudin. C'est pourquoi on travaille beaucoup avec les étudiants sur le branding exercise : repenser comment je me présente, je parle de moi, comment j'approche les gens, etc.»
10. Évoluer dans son entreprise ou ailleurs ?
Ce qu'il faut savoir
Les diplômés d'un MBA espèrent toujours une évolution de leur carrière. Dans certaines entreprises pourtant, notamment les PME, accéder à des fonctions correspondant au niveau atteint avec le MBA n'est pas toujours réalisable, faute de postes disponibles. Même dans les grandes entreprises, la promotion, si elle est possible à moyen ou long terme, demande de la patience. Alors, quand faut-il commencer à chercher ailleurs ?
En pratique
«Je conseille à mes clients de prioriser leur entreprise actuelle avant de penser à changer d'employeur, car leur réseau, leurs clients et leurs intervenants sont des avantages qui ne se monnaient pas et qui permettent de progresser plus rapidement. Changer d'employeur nécessite un certain recommencement», explique René Beaulieu.
Un délai est nécessaire pour que l'entreprise prenne conscience des nouvelles compétences de l'employé. «C'est parfois long de voir le changement de perception de la personne nouvellement diplômée du MBA dans la compagnie», reconnaît Mathieu Guénette. D'où l'importance d'être proactif, de proposer des projets, de s'investir dans des dossiers, etc., afin de montrer ce dont on est capable désormais.
L'attente ne doit toutefois pas être vaine. «On peut patienter deux ou trois ans, estime Guylaine Allard, si la promotion est planifiée.» Sinon, il est temps de regarder les occasions à l'extérieur de son entreprise. Dans ce contexte, l'obtention récente d'un MBA est un atout de taille.
À lire aussi:
Du nouveau dans les Universités