Le Québec vit une paix industrielle sans précédent depuis 50 ans. Le nombre de conflits de travail tout comme les heures non travaillées sont en chute libre depuis l'effervescence sociale des années 1970.
Cette accalmie tient à la conjoncture économique, qui incite beaucoup de travailleurs à des revendications prudentes, et à la mondialisation, qui a chambardé le rapport de force au profit des patrons.
Beaucoup d'entreprises réclament davantage de concessions aux travailleurs, selon la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau. "On voit même plus de lock-out", dit-elle.
À vrai dire, la proportion des lock-out dans les conflits de travail est plutôt en déclin, de 17,4 % en 1999 à 11,6 % l'an dernier.
Mais si l'on tient compte des jours-personnes perdus, une mesure plus juste selon les spécialistes, la part des lock-out progresse sur la même période : elle est passée de 14 % en 1999 à 25,6 % en 2009.