Le site de recrutement monster.ca vient d'organiser sa première foire virtuelle de l'emploi. Du 11 au 17 avril dernier, des sociétés comme Deloitte, Lasik MD, Softchoice et La Baie présentaient des kiosques virtuels sur monstervirtualcareerfair.ca. Comme dans un salon traditionnel de l'emploi, le candidat se balade et échange avec des représentants des entreprises, mais tout cela se produit en ligne, dans un environnement 3D.
Déjà, en 2008, la firme canadienne VoiceJob lançait un tel salon virtuel, le eFairJob, regroupant des employeurs comme Ubisoft, Bombardier et Vidéotron. En septembre 2009, Détail Québec a plongé dans l'aventure. Et, en février dernier, jobboom.com présentait Technofil2011, qui s'adresse aux candidats en technologies de l'information.
Est-ce la fin des salons " réels " ? " Pas du tout, nous assistons plutôt à une multiplication des méthodes de recrutement ", répond Anne Bourhis, directrice du service de l'enseignement de la gestion en ressources humaines à HEC Montréal. Les salons virtuels présentent de nombreux avantages. Les employeurs ont accès à un vaste bassin de candidats sans aucune restriction géographique. Ils peuvent en rejoindre certains qui ne se seraient pas déplacés pour une foire de l'emploi traditionnelle.
Par contre, précise Mme Bourhis, cette méthode de recrutement puise dans un bassin homogène : des candidats jeunes, plutôt scolarisés et fans des réseaux sociaux. Parce qu'il est facile de postuler, les employeurs doivent s'attendre à être submergés de demandes. " Il serait sage de procéder à une présélection, dit Anne Bourhis. Par exemple, avant d'envoyer son CV, le candidat devrait répondre correctement à trois questions sur l'entreprise, démontrant qu'il a effectué un minimum de recherches sur celle-ci. " D'autres initiatives originales de recrutement sont à prévoir au cours des prochaines années, car " les salons virtuels de l'emploi constituent un outil de plus dans un coffre de plus en plus diversifié ", conclut la professeure.