Il y a des passionnés de sports qui ont plus le sens des affaires que d'autres. Récemment, la Jeune Chambre de commerce de Montréal en a convié deux à un dîner-causerie : le directeur général adjoint du Lightning de Tampa Bay, le Québécois Julien BriseBois, et le skieur de bosses et champion olympique, Alexandre Bilodeau. Voici quatre leçons sportives qu'on peut appliquer au monde des affaires.
1. Une question de travail davantage que de talent
Alexandre Bilodeau, 27 ans, et Julien BriseBois, 37 ans, s'entendent sur le fait que le talent ne fait pas foi de tout, autant dans le hockey professionnel qu'au sommet des montagnes. Alexandre soutient que l'attitude est la base d'un athlète. «Le talent t'amène à un certain niveau, mais le travail fait le reste. J'ai grandi avec les enfants de Gaétan Boucher à Rosemère et, à un certain moment, je lui ai demandé pourquoi il avait gagné autant de médailles olympiques. Une question que ses enfants n'avaient jamais osé lui poser. Il m'a répondu simplement qu'il avait travaillé plus fort que tous les autres athlètes.»
L'attitude fait toute la différence, enchaîne Julien BriseBois. «Au hockey, être un bon coéquipier, c'est important. Par exemple, j'ai un joueur dans la Ligue américaine de hockey [LAH] qui est un "hall of famer locker room guy", un joueur qui joue dans la LAH depuis plusieurs saisons et qui est notre joueur le mieux payé là-bas. Je peux vous dire qu'il mérite chaque dollar qu'on lui verse.»
D'ailleurs, les deux traits de caractère qu'il recherche chez tous ses hockeyeurs sont l'ambition et la fierté.2. Toujours avoir un plan B
Alexandre Bilodeau explique que la carrière moyenne d'un sportif est plus courte que le public ne semble le penser. «D'ailleurs, mes parents m'ont inculqué cette phobie du "si tu te blesses, il n'y aura pas de lendemain"».
Dans le cas du double champion olympique, ce sont les Jeux de Vancouver qui ont été l'élément déclencheur de sa passion pour le milieu des affaires. «Mon père a toujours travaillé chez KPMG et j'aimais les mathématiques. Au retour de Vancouver, j'ai décidé de me diriger vers la comptabilité», explique celui qui terminera ses études en 2015.
3. Savoir prendre du recul
Reculer pour mieux sauter, c'est ce qu'Alexandre Bilodeau a fait en 2012. Cette année-là, il a pris en partie congé de ski, ce qui lui a permis d'étudier davantage et de soigner des blessures récurrentes. «Ce moment d'arrêt a fait de moi un meilleur skieur. Pendant cette année, j'étais au gym de 6 h à 12 h et sur les bancs d'école de 12 h à 18 h. Je skiais seulement trois jours par semaine. Cela m'a permis de devenir un meilleur athlète. Parallèlement, ce temps d'arrêt m'a permis de réseauter et de placer mes pions.»
4. Le besoin de se réaliser
Au même titre qu'un entrepreneur prospère, Julien BriseBois raconte que les athlètes professionnels, une fois retraités, n'ont pas nécessairement besoin de travailler. «Cependant, la plupart décident de travailler, parce qu'ils ont besoin de se réaliser», dit-il. Alexandre Bilodeau renchérit : «Les athlètes carburent aux objectifs. C'est comme ça que j'ai toujours travaillé».