Stéphane Plante, 46 ans, était propriétaire de plusieurs pharmacies dans sa ville natale de Rimouski lorsqu'il a voulu faire un MBA pour approfondir sa formation de gestionnaire. En 2011, il a commencé le programme pour cadres offert par l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). «Avec quatre pharmacies à gérer et une famille à élever, il m'était impossible d'aller suivre cette formation à Montréal ou ailleurs», explique-t-il. En plus de renforcer ses capacités en gestion, le programme lui a permis d'élargir son réseau localement. De plus, le pharmacien propriétaire a remporté l'année dernière une compétition internationale en gestion d'entreprise, Best-Strategy Invitational, organisée par un organisme américain.
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Environ un tiers des étudiants choisissent de faire un MBA dans leur région plutôt qu'à Montréal ou à Québec. Souvent, ce sont des professionnels qui veulent faire évoluer leur carrière à l'intérieur de la province. Peu leur importe donc que l'université où ils obtiennent leur MBA soit reconnue à l'étranger.
La proximité est le premier atout des universités qui offrent le MBA en région pour se démarquer. Il s'agit pour elles d'un moyen d'offrir cette formation, qui connaît un succès mondial, aux gens d'affaires en région, notamment pour former la relève, mais aussi pour attirer des étudiants supplémentaires.
Les programmes de MBA de l'Université de Sherbrooke (UdeS), qui comptent 150 nouveaux étudiants chaque année, sont offerts à ses deux campus, celui de Sherbrooke et le Centre Laurent Beaudoin de Longueuil. Cependant, le programme pour cadres, qui existe depuis 1987, n'est offert qu'à Longueuil.
«C'est une belle vitrine pour l'Université de Sherbrooke. De plus, comme on reproduit dans nos programmes l'ADN de l'UdeS, les gestionnaires qui font leur MBA à Longueuil ont plus souvent le réflexe, ensuite, d'envoyer leurs enfants étudier chez nous», croit Alain Tremblay, directeur général adjoint du Centre Laurent Beaudoin, à Longueuil.
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Des cohortes plus petites
Les programmes de MBA dispensés par le réseau des Universités du Québec en région se distinguent en donnant une saveur locale à leur enseignement ou en occupant un positionnement particulier.
Par exemple, l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre un MBA pour cadres spécialisé en gestion appliquée à l'industrie minérale, ce qui lui vaut d'attirer des candidats venus de Montréal.
Avant de se décider à faire le MBA de l'UdeS à Longueuil, Manon Tardif, 48 ans, directrice adjointe des soins infirmiers-opérations au Centre intégré de santé et des services sociaux de la Montérégie-Ouest, avait jonglé avec l'idée de faire son MBA à Montréal. «Mais pourquoi aller étudier des marchés étrangers alors qu'on peut faire un mandat sur une entreprise locale ?» réagit-elle.
Des cohortes plus petites, généralement d'une vingtaine de personnes, ainsi que des coûts moins élevés, sont d'autres atouts des programmes en région. «Ici, on est proches des étudiants et de leur terrain», fait valoir Berthe Lambert, responsable des programmes de MBA à l'UQAR, qui a une cohorte d'une vingtaine d'étudiants tous les ans à son campus de Lévis et une tous les trois ans à Rimouski.
Les programmes de MBA de l'UQAR au campus de Lévis ont d'ailleurs réussi à se tailler une place, malgré la proximité de l'Université Laval. «La concurrence est forte, car nous n'avons pas les mêmes budgets, mais nous favorisons le réseautage ainsi que l'approche pratique et généraliste», souligne Berthe Lambert.
Un défi de recrutement
Être aussi exigeant que dans les grands centres engendre certains défis.
«Le plus important d'entre eux est de réussir à avoir suffisamment de candidats qui satisfont nos exigences», note Ahmed Marhfor, responsable des MBA à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Le programme reçoit une trentaine de demandes pour une cohorte d'une vingtaine d'étudiants tous les deux ans. Quant à l'enseignement à l'UQAT, il est dispensé à hauteur d'environ 30 % par des spécialistes venus de Montréal.
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