L'égalité homme-femme au travail? Nous en sommes encore loin, au Québec. C'est du moins ce qui ressort d'un sondage mené par Ipsos Reid pour le compte du cabinet-conseil en ressources humaines Randstad Canada.
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C'est bien simple, 77% des Québécoises qui occupent un poste de direction en entreprise affirment qu'il existe de nos jours une différence «modérée» ou «importante» entre les hommes qui ont les mêmes fonctions que les leurs et elles, en matière, entre autres, de salaire. Et il est à souligner que ce pourcentage est le plus faible à l'échelle du Canada : les Ontariennes, par exemple, sont 83% à constater de telles différences.
Ainsi, 62% des Québécoises interrogées estiment que les chances de promotion ne sont pas les mêmes pour les hommes et pour les femmes. Le pourcentage grimpe à 92% à l'échelle du Canada, les trois quarts des femmes (72%) estimant que cette différence est «très importante» ou «importante». À noter qu'aucune femme interrogée en Alberta pense avoir les mêmes chances qu'un homme pour décrocher une promotion.
Idem pour les prises de décision : 70% des Canadiennes croient qu'en entreprise les hommes ont plus souvent l'occasion de prendre des décisions importantes que les femmes.
Ce n'est pas tout. À l'échelle du Canada, 69% des femmes estiment que les hommes se voient encore attribuer les meilleurs postes, tâches ou projets, au détriment de leurs collègues féminines aux compétences pourtant similaires. Ou encore, 83% pensent que les hommes bénéficient d'un plus grand nombre d'occasions de voyage d'affaires que les femmes.
«Nombre d'entreprises ont aujourd'hui de la difficulté à retenir les femmes les plus talentueuses, en raison de la persistance du plafond de verre. Pour y remédier, il leur faudra mieux saisir les obstacles auxquels les femmes font face», dit Delphine Robert, directrice, marketing, de Randstad Canada.
Même chose aux États-Unis
La situation semble guère meilleure chez nos voisins du Sud. Une étude du cabinet d'études sur les femmes et le travail Catalyst montre en effet que la gent féminine se fait toujours aussi rare aux postes de haute-direction aux États-Unis.
De fait, au sein des entreprises figurant dans le dernier palmarès Fortune 500, seulement 14,1% des postes de haute-direction sont occupés par des femmes – un pourcentage inchangé depuis trois ans –, et seulement 7,5% des postes les mieux payés reviennent à des femmes.
D'autres chiffres sont éloquents. En voici deux, concernant les conseils d'administration :
> Les femmes occupent seulement 16,6% des sièges des conseils d'administration des entreprises du Fortune 500. Un pourcentage inchangé depuis sept ans.
> Les femmes de couleur occupent seulement 3,3% des sièges des conseils d'administration de ces entreprises.
Le Top 5 des entreprises ayant le plus fort pourcentage de femmes à leur conseil d'administration est le suivant :
1. Avon Products (50%) – Au 234e rang du Fortune 500
2. Estée Lauder (47%) – Au 290e rang du Fortune 500
3. Procter & Gamble (45%) – Au 27e rang du Fortune 500
4. WellPoint (45%) – Au 45e rang du Fortune 500
5. Texas Instrument (44%) – Au 200e rang du Palmarès 500
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