Le jour où il a eu besoin de se trouver une adjointe administrative, Roger T. Duguay, associé chez Odgers Berndtson, à Montréal, a rencontré 60 candidates avant de trouver la perle rare.
" Ironiquement, nous sommes une firme de recrutement de cadres et me trouver une adjointe a été plus difficile que n'importe quel autre mandat qu'on a eu ! Ça a été extrêmement difficile ", relate-t-il. Le processus a pris quatre mois, alors qu'il lui faut de 8 à 12 semaines pour dénicher un président !
Le cas de M. Duguay n'est pas unique. Même si le salaire peut atteindre 70 000 $, le métier d'adjointe n'attire plus beaucoup les femmes, ce qui crée une pénurie, constate Nathalie Francisci, qui travaille dans le domaine du recrutement depuis 20 ans. " J'ai souvent entendu des présidents d'entreprise me dire qu'ils seraient prêts à perdre n'importe quel vice-président plutôt que leur adjointe ", raconte-t-elle.
La pénurie est intense, d'après Anick Vinet, responsable du marketing chez Adecco. Tellement que " la semaine prochaine, à l'occasion de la Semaine des secrétaires [du 24 au 30 avril], je vais offrir sur ma page Facebook un cadeau aux 20 premières adjointes qui m'enverront leur CV ", indique-t-elle, ajoutant que " c'est un poste qui n'est pas estimé à sa juste valeur ".
Il faut dire qu'aujourd'hui, les adjointes sont de véritables bras droits, capables de gérer des projets, des outils informatiques sophistiqués et les agendas de plusieurs directeurs à fois.
1951 Année de création de la Semaine des secrétaires, aux États-Unis, dont le but était alors de trouver une solution à la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Comme quoi l'histoire ne cesse de se répéter !