Au Canada, le tiers des dirigeants d'entreprise envisage de procéder à des embauches l'an prochain. Le hic? La plupart d'entre eux ne croient pas pouvoir trouver chaussure à leur pied, d'après un sondage d'Environics Research Group mené pour le compte du site Web Workopolis.
Ainsi, 32% des dirigeants d'entreprise sondés ont dit avoir l’intention d'augmenter leurs effectifs en 2013, et les deux tiers (65%) anticipent le maintien du nombre d’employés (seulement 2% prévoient une baisse). L'ennui, c'est que ceux qui souhaitent recruter de nouveaux talents sont pessimistes sur la qualité de la relève :
> 67% d'entre eux pensent que les candidats actuels n'ont pas les compétences générales requises pour occuper les postes qui vont s'ouvrir l'an prochain;
> 37% considèrent que les candidats actuels n'ont pas une attitude positive;
> 27%, qu'ils n'ont pas la capacité de bien communiquer;
> 26%, qu'ils n'ont pas une solide éthique de travail.
S'ajoutent à cela, dans une moindre mesure, des préoccupations concernant l'amabilité et le sens du service à la clientèle, ainsi que la faculté à travailler en équipe, de la génération montante.
Un sondage parallèle de Workopolis, mené, lui, auprès de personnes actuellement à la recherche d'un nouvel emploi, met au jour un point inquiétant : l'incompréhension entre employeurs et candidats. En effet, seulement 35% des candidats considèrent que les compétences générales sont essentielles pour décrocher un emploi. Pis, 17% d'entre eux estiment que les compétences communicationnelles sont essentielles, alors qu'il s'agit de la deuxième compétence la plus convoitée aujourd'hui par les employeurs.
Ce n'est pas tout! Nombre de candidats ne considèrent pas le travail d'équipe, l'amabilité et le sens du service à la clientèle comme des qualités importantes aux yeux d'un employeur. Bref, un langage de sourds est en train de prendre forme au Canada entre employeurs et candidats.
«Les employeurs et les chercheurs d'emploi marchent sur le même voie, mais ne parviennent pas à se voir. Il faudrait que les employeurs prennent le temps de comprendre les nouveaux besoins des candidats et adoptent une approche sur mesure, afin de mieux cerner les défis du marché du travail d’aujourd’hui», dit Sylvie Doré, directrice, région de l’Est du Canada, de Workopolis.
Un exemple concret : la manière d'attirer les candidats talentueux. Quand on demande aux employeurs quelles sont, d'après eux, la meilleure façon de s'y prendre, ils citent, par ordre d'importance, la nécessité pour eux de :
> Améliorer leurs programmes de formation;
> Améliorer le processus de recrutement;
> Recruter davantage dans les écoles;
> Augmenter la publicité;
> Améliorer l'environnement de travail.
Quant aux chercheurs d'emploi actuels, la vision est tout autre. Les facteurs les plus importants à leurs yeux sont :
> L'environnement de travail;
> Les possibilités d'avancement;
> L'équilibre travail/famille;
> L'emplacement;
> La rémunération.
Pas étonnant, par conséquent, que l'embauche représente de nos jours, pour les employeurs :
> Une source de stress (pour 66% des employeurs sondés);
> Une nuisance pour leur performance (60% d'entre eux pensent que le temps consacré à la recherche de nouveaux talents réduit celui qu'ils devraient consacrer à d'autres tâches importantes);
> Et même une perte de temps (38% estiment que le temps dédié au processus de recrutement est trop long).
«Les dirigeants nous ont fait part de leurs préoccupations liées à la recherche de main-d'œuvre qualifiée, mais pour gagner en efficacité, ils devraient se concentrer sur un point, les compétences non techniques des candidats potentiellement intéressants», dit Kelly Dixon, la présidente de Workopolis.