" En matière de placement de stagiaires, l'ÉTS vient de passer à la vitesse supérieure comparativement aux autres écoles d'ingénieurs ", affirme Pierre Rivet, directeur du Service de l'enseignement coopératif de l'École de technologie supérieure (ÉTS). L'établissement vient de lancer le portail ePortfolio, un genre de Jobboom à accès restreint permettant de promouvoir les candidatures de ses étudiants auprès des employeurs.
" Si nos étudiants ont de meilleurs stages, ils auront de meilleurs emplois, car la moitié des stagiaires décrochent un emploi. Comme tous les étudiants des écoles d'ingénierie sont bien formés, ePortfolio constitue une façon de se démarquer pour les étudiants de l'ÉTS ", affirme l'ingénieur et titulaire d'un MBA, qui estime qu'ePortfolio deviendra une référence pour trouver des stages étudiants en entreprise.
2 400 stagiaires
L'ÉTS trouve chaque année un stage de 4 à 8 mois à 2 400 étudiants, payés 12 000 $ par période de quatre mois. C'est 30 millions de dollars de revenus annuels pour ses étudiants. " Les stages sont vraiment devenus un must dans les écoles d'ingénierie, explique M. Rivet. C'est un bon revenu pour les étudiants et ça permet de mettre en pratique ce qu'ils apprennent. "
Comme les étudiants sont candidats à plusieurs postes, le service que dirige M. Rivet achemine aux entreprises 30 000 CV chaque année.
Or, le CV a évolué ; dans les années 1990, on est passé de la version imprimée sur papier au pdf envoyé par courriel. Les employeurs les plus connus peuvent recevoir une centaine de CV provenant de plusieurs universités. Des CV qui se ressemblent tous. La note académique n'étant qu'un critère de sélection parmi d'autres, le traditionnel CV de deux pages ne permet pas de cerner les compétences clés du candidat. Et les responsables des ressources humaines ne veulent pas se plonger dans des documents de cinq à six pages. " Un employeur qui reçoit une centaine de CV passera normalement six entrevues, dit M. Rivet. Mais la perle rare se trouve peut-être parmi les 94 autres candidats ! "
C'est de ce constat qu'est né ePortfolio. Le portail a été conçu à l'interne et programmé par des stagiaires en génie logiciel. Il a été lancé en novembre et intègre les CV de tous les candidats que l'ÉTS achemine aux employeurs. " Dès que le candidat a son stage, on retire son nom pour ne pas que d'autres employeurs perdent leur temps à lire son CV, raconte M. Rivet. Nous avons trois techniciennes à plein temps pour mettre le portail à jour. "
Muni d'un code d'accès, l'employeur peut consulter les informations qui l'intéressent en cliquant sur l'un des onglets suivants : formation, expérience, activités, compétences, références, liste des cours suivis, notes, etc. L'étudiant peut même y ajouter des vidéos de ses projets.
" Il est ainsi plus facile pour chaque employeur de trouver le candidat idéal, qui n'est pas forcément le nerd de l'école ", estime M. Rivet.
Plus de 60 % des 180 employeurs à qui l'ÉTS a permis un accès au portail l'ont déjà visité. Pas moins de 1 200 onglets avaient été consultés et M. Rivet sait à quelle heure ils l'ont été, dans quel ordre et pendant combien de temps. En sachant quels onglets sont les plus consultés, l'ÉTS pourra mieux conseiller ses étudiants dans la rédaction de leur CV.
Chaque étudiant peut transmettre son portfolio à qui il le veut et même l'afficher sur LinkedIn. En 2011, l'ÉTS ajoutera un engin de recherche pour faciliter la tâche des employeurs à la recherche de compétences particulières, comme " robotique ".
Même si M. Rivet soutient qu'ePortfolio est plus avancé que le portail Jobboom, pas question de le commercialiser. Mais l'École pourrait le mettre à la disposition des cégeps, ce qui lui permettrait à son tour de recruter de meilleurs étudiants.