Mais voilà qu'une étude publiée dans le dernier numéro d'Academy of Management Perspectives remet en cause cette théorie.
Quatre chercheurs provenant d'écoles de gestion prestigieuses Wharton, Harvard, Kellogg et Eller College (Arizona) montrent que le fait de fi xer des objectifs trop spécifi ques ou trop ambitieux et d'y lier la rémunération peut amener les employés à faire fi de l'éthique (mentir ou tricher, par exemple), à prendre des risques excessifs, ou encore à agir en contradiction fl agrante avec une saine logique d'affaires.
Ces comportements peuvent avoir des effets contraires aux objectifs visés et se révéler désastreux pour l'entreprise. Intitulée Goals Gone Wild: The Systematic Side Effects of Over-Prescribing Goal Setting, l'étude s'appuie sur des recherches en laboratoire au cours desquelles des participants ont menti en affi rmant avoir atteint un objectif, alors même qu'aucune récompense n'était en jeu.
L'étude cite également des cas célèbres des dernières années, comme la crise des prêts à risque et le scandale d'Enron (où les primes étaient liées aux ventes, sans tenir compte de la profi tabilité).
L'étude suscite une vive controverse aux États-Unis. " Nous n'affi rmons pas que le recours aux objectifs soit mauvais en soi, se défend l'un des auteurs, Lisa Ordóñez, de l'Université de l'Arizona, jointe par téléphone. Mais nous disons que la pratique est trop courante et qu'elle comporte des risques qu'il faut étudier plus sérieusement. "