Un employé qui fume occasionne des coûts à son employeur – en absentéisme, en présentéisme, en pauses pour griller une cigarette, etc. Ces coûts viennent d'être évalués par une étude parue dans la revue britannique Tobacco Control : ils sont en moyenne de 6 004$ par employé par an.
Ainsi, une équipe de chercheurs de l'Université d'État de l'Ohio (États-Unis) a tenu à savoir si les entreprises américaines avaient raison, ou pas, de s'attaquer de front à la tabagie de certains de leurs employés, sachant qu'environ 19% des Américains adultes sont des fumeurs. De fait, des entreprises refusent aujourd'hui d'embaucher une personne si celle-ci est fumeuse, ou encore d'autres licencient ceux qui refusent de suivre un programme de sevrage du tabac.
Pour ce faire, ces chercheurs ont analysé quantité d'études menées aux États-Unis sur le sujet, afin d'identifier les coûts qui pouvaient être reliés au tabagisme des employés. Ce travail leur a permis de découvrir que :
> L'excès d'absentéisme des fumeurs entraîne pour l'employeur une perte moyenne en productivité de 534$ par employé par an;
> Le présentéisme occasionne pour l'employeur une perte moyenne en productivité de 477$ par employé par an;
> Les pauses pour griller une cigarette se traduisent pour l'employeur une perte moyenne en productivité de 3 177$ par employé par an;
> Les coûts de santé supplémentaires s'élèvent pour l'employeur à 2 123$ par employé par an.
À noter toutefois que les fumeurs permettent à leur employeur d'enregistrer un gain financier passablement macabre: les dépenses annuelles pour leur retraite sont inférieures de 306$ par rapport à celles des non-fumeurs, puisqu'ils meurent plus jeunes…
Tous calculs faits, on arrive à un coût total moyen de 6 004$ par employé fumeur par an. «Il est important de souligner que les coûts imposés par l'usage du tabac ne sont pas simplement d'ordre financier, indique l'étude. Il est impossible d'évaluer le prix des vies perdues et des souffrances humaines causées par le tabagisme. Et cela devrait encore plus inciter les employeurs à trouver de nouveaux moyens pour contrer le tabagisme sur le lieu de travail.»