Les Affaires - Pourquoi l'approche prospective du Bas-Saint-Laurent est-elle cruciale ?
Christian Roy - Avec la diminution de la population active et un taux de chômage bas, il faut s'assurer de former les jeunes adéquatement, sinon les employeurs seront à cours de compétences spécialisées. Quels seront les emplois dans l'avenir ? De quels programmes de formation aura-t-on besoin ? Ces questions sont fondamentales et elles s'adressent directement au milieu de l'enseignement.
L.A. - Autrement dit, il ne nous faut pas plus d'emplois, mais de meilleurs emplois.
C.R. - Les bonnes compétences et les bonnes technologies dans les secteurs où on peut gagner la bataille, c'est notre seule façon d'être compétitifs. Plus les gens sont compétents, plus ils sont productifs. Dans plusieurs secteurs, on s'arrache déjà les jeunes diplômés. Imaginez dans 10 ans.
Si on regarde le monde, on comprend vite la rupture de paradigme. Ce n'est pas la taille des usines qui propulse les entreprises, mais la concentration de talents, l'audace et l'ouverture d'esprit. À Rivière-du-Loup, ils ont bien compris que ce sont les gens compétents qui innovent.
L.A - N'est-ce pas aux employeurs de créer les bons emplois ?
C.R. - Ce sont les entreprises qui créent les emplois, mais c'est à la société de former les jeunes qui vont les occuper. L'éducation joue un rôle majeur. Par contre, les ressources de l'État sont limitées. Cela suppose que les institutions d'enseignement collaborent davantage entre elles et avec le milieu.
L.A. - Comment Montréal pourrait-elle tirer profit d'un tel exercice ?
C.R. - Parmi les 30 plus importantes villes d'Amérique du Nord, Montréal se classe au 28e rang pour ce qui est de la croissance du PIB par habitant. La métropole doit en faire plus pour demeurer compétitive. Former, développer et attirer les jeunes talentueux, susceptibles d'occuper les métiers de l'avenir, c'est par là qu'il faut commencer si on veut être plus prospère.