Lorsqu'ils donnent une conférence, les experts présentent leurs solutions ou leurs meilleures pratiques. À Québec, un regroupement industriel inverse ce concept : les conférenciers des entreprises qui participeront à l'événement " Québec, une région en mode solutions ", qui aura lieu le 14 décembre, exposeront leurs problèmes à un public de chercheurs prêts à les résoudre.
Une dizaine d'entreprises qui participent à cette conférence internationale sur la gestion de l'innovation ont déjà diffusé leurs problèmes sur le site Web de l'événement (quebec-solutions.com). Parmi elles : la papetière Kruger; l'aluminerie Alouette; le fabricant d'équipement médical Steris Canada, etc. On attend près de 200 chercheurs, issus de plusieurs domaines : génie mécanique, efficacité énergétique, architecture de système, design, génie chimique, etc.
Travail collaboratif
Les deux promoteurs de l'événement sont des acteurs importants dans le monde de la R-D au Québec : le regroupement pour l'Innovation et le Développement Technologique de Québec (IDTEQ) et le Conseil de l'Innovation de Québec.
S'il faut en croire Frank Piller, expert américain en innovation ouverte et conférencier invité, l'événement est unique en son genre : " une approche nouvelle en innovation ouverte ". L'innovation ouverte consiste à accueillir des partenaires extérieurs (fournisseurs, clients, universités, pôles de recherche...) pour innover. " C'est un travail collaboratif afin de trouver les meilleures chances de résoudre les problèmes techniques auxquels font face les organisations ", explique Christopher Deutsch, chercheur à l'INO et l'un des organisateurs de la conférence.
L'événement de Québec s'inspire des réseaux virtuels de collaboration existant aux États-Unis et en Europe, comme le réseau américain Innocentive.
Formuler la bonne question
Pour l'occasion, 10 îlots de travail seront installés là où les chercheurs circuleront. L'entreprise Grisvert animera trois phases de travaux en appliquant des techniques de cocréation et de remue- méninges. Trouvera-t-on des solutions aux problèmes soumis par les entreprises ? Non. Mais les participants découvriront les meilleures façons de formuler leurs problèmes et, éventuellement, les chercheurs les plus aptes à les résoudre. " Einstein a déjà dit : si on me donne une heure pour résoudre un problème, je consacrerai 59 minutes à trouver la bonne question, et une minute à trouver la réponse ", relate M. Deutsch.
Et qu'en est-il de la propriété intellectuelle ? Les participants acceptent dès le départ que tous leurs échanges soient du domaine public. Les pourparlers à ce sujet viendront si, à d'autres étapes, les entreprises veulent retenir les services de chercheurs.