La première piste étudiée pour favoriser l'innovation est souvent celle de l'argent. Si elle n'est pas à négliger, il faut se garder de croire que les investissements gouvernementaux feront tout le travail, préviennent les experts.
" Les investissements en R-D n'entraînent pas forcément de l'innovation, surtout dans les PME ", explique Louis Raymond, professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la performance des entreprises.
" Il faut faire attention au danger d'utiliser les crédits d'impôt à la R-D pour payer les dépenses urgentes plutôt que d'investir dans le développement ", dit Nabil Amara, codirecteur de la Chaire FCRSS/IRSC sur le transfert de connaissances et l'innovation à l'Université Laval.
En revanche, les entreprises qui pourraient avoir intérêt à profiter d'aide gouvernementale pour développer l'innovation sont découragées par la lourdeur administrative du processus. Sherbrooke, par exemple, grâce à ses organismes de développement, les guident quant à la marche à suivre et aux documents à remplir. M.P. Eco qui se spécialise dans la fabrication de tuyauteries sur mesure, a pu bénéficier de leurs services.
Après avoir décroché un contrat de 17,5 millions de dollars avec la Ville de Montréal, l'entreprise de Sherbrooke s'est retrouvée face à un manque d'équipements et de ressources. " On a fait la liste de ce dont on aurait besoin pour bien se positionner et répondre à notre carnet de commandes. On a alors réalisé que notre fonds de roulement serait très touché ", relate son directeur, Carlo Cazzaro.
L'entreprise a fait appel à Défi Innovation Estrie pour trouver du financement. Les démarches ont été efficaces, puisque la PME a réussi à emprunter plusieurs millions. " On a pu acheter de l'équipement, et aussi agrandir l'entreprise pour avoir de nouveaux postes de soudure ", explique-t-il.