En juillet, le fonds de capital de risque AmorChem, spécialisé dans la valorisation de la recherche en sciences de la vie et créé en 2011, a obtenu son premier résultat concret. Il a conclu une entente de collaboration et une sous-licence avec le laboratoire pharmaceutique Roche afin de développer une découverte réalisée par le Dr Pascal Chartrand de l'Université de Montréal (UdeM). Ces travaux pourraient permettre de trouver un traitement à la dystrophie myotonique de type 1 (ou maladie de Steinert), une maladie rare pour laquelle il n'existe pas de traitement.
L'entente s'est soldée par une transaction de 107 millions de dollars versés en plusieurs tranches, dont certaines sont conditionnelles aux résultats de la commercialisation, et par un contrat de recherche de deux ans pour le laboratoire du Dr Chartrand, notamment.
La spécificité d'AmorChem, financé par le gouvernement du Québec, le Fonds de solidarité FTQ et Merck, est de s'intéresser aux découvertes de la recherche universitaire très en amont et de participer à la phase de maturation. Le soutien financier des chercheurs pendant cette étape varie de 800 000 $ à 1 M$. Pour compléter les équipes de chercheurs, AmorChem a créé le laboratoire de chimie NuChem Therapeutics. Ce laboratoire unique au Québec emploie 11 personnes, principalement des chercheurs en chimie.
À lire aussi :
Faire pousser les entreprises dérivées
L'entrepreneuriat scientifique à son meilleur
De l'aide pour jeter des ponts entre la recherche et l'industrie
Des centres de R-D en région, utiles aux PME
Vers une deuxième phase
Les deux associées principales d'AmorChem, Inès Holzbaur et Élizabeth Douville, voient dans cette première vente ainsi que dans les 22 projets en cours la preuve du succès de leur modèle innovant. «On a dès le départ voulu s'intéresser à la découverte dans une phase très précoce de son développement. Puis, au lieu de créer une entreprise dérivée pour chaque technologie prometteuse, on a choisi de prendre une licence sur la technologie pour ensuite la faire évoluer en soutenant le laboratoire de recherche jusqu'à ce qu'elle soit à un stade proche de la commercialisation et qu'elle puisse alors être reprise en main par l'industrie pour être introduite sur le marché», expliquent les associées.
Leur principal défi : une exigence de rendement à court terme, difficilement conciliable avec la prise en charge à une phase précoce du développement des résultats de la recherche universitaire.
Le premier succès leur prouvant néanmoins que c'est possible, les deux associées continuent leur chemin et pensent déjà à la deuxième phase. «Avec 22 projets, nous avons presque épuisé notre fonds de 41 M$. Nous aimerions, l'année prochaine, que le fonds soit recapitalisé afin de mener une nouvelle ronde de projets.»
22: Nombre de projets en cours au laboratoire de chimie NuChem Therapeutics.
À lire aussi :
Faire pousser les entreprises dérivées
L'entrepreneuriat scientifique à son meilleur
De l'aide pour jeter des ponts entre la recherche et l'industrie
Des centres de R-D en région, utiles aux PME