Le regroupement de banques et de caisses de retraite qui vient de déposer une offre rivale pour acquérir le Groupe TMX a bon espoir que le Bureau de la concurrence approuvera la transaction.
C'est ce qu'a indiqué lundi Luc Bertrand, vice-président du conseil d'administration de la Banque Nationale et ancien pdg de la Bourse de Montréal, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.
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Regroupés au sein du consortium Maple, la Nationale, la CIBC (TSX:CM), la Banque TD (TSX:TD), la Banque Scotia (TSX:BNS) ainsi que cinq fonds de retraite, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario et le Fonds de solidarité FTQ, veulent acquérir le Groupe TMX pour la somme de 3,6 milliards $.
En vertu de la proposition, aucun des actionnaires ne posséderait plus de 10 pour cent des actions de TMX. Les banques s'engagent à conserver leur participation pendant au moins cinq ans. Le public investisseur détiendrait 40 pour cent de l'entreprise.
Le Groupe TMX possède notamment les Bourses de Toronto et de Montréal de même que la Bourse de croissance TSX.
M. Bertrand a soutenu que le projet des banques et des caisses de retraite était "infiniment supérieur" à l'offre d'achat de TMX présentée par la Bourse de Londres (LSEG). Le consortium propose 48 $ par action de TMX, soit environ 24 pour cent de plus que les quelque 40 $ offerts par LSEG.
L'action du Groupe TMX a clôturé lundi à 44,05 $, en hausse de 5,51 pour cent, à la Bourse de Toronto. Comme le cours est en deçà du prix offert par le consortium, il semble que les investisseurs doutent des chances que la transaction se concrétise.
En conférence de presse téléphonique, Luc Bertrand a affirmé qu'il n'était pas intéressé à prendre les rênes de TMX. Par contre, si la transaction va de l'avant, il aimerait siéger au conseil de l'entreprise.
Le consortium Maple souhaite fusionner le Groupe TMX avec la Bourse alternative Alpha et la firme CDS, chargée de la compensation des transactions boursières canadiennes. Les deux sont actuellement contrôlées par l'ensemble des grandes banques canadiennes et le Mouvement Desjardins.
M. Bertrand a indiqué que le projet d'acquisition de TMX n'était pas conditionnel à un regroupement avec Alpha et CDS. Il a aussi précisé que la transaction n'était pas assujettie à un examen en vertu de la Loi sur Investissement Canada.
Plusieurs systèmes de négociation parallèles existent au Canada et ceux-ci concurrenceront un éventuel regroupement TMX-Alpha-CDS, a souligné Luc Bertrand. Il a aussi rappelé que les Bourses américaines concurrençaient très vivement TMX.
Le dirigeant a tenu à dire que la transaction proposée différait substantiellement du projet d'acquisition de NYSE Euronext par le regroupement Nasdaq OMX/ICE, qui vient d'être abandonné après que le ministère américain de la Justice s'y soit opposé. Il a notamment fait remarquer qu'Alpha n'offrait pas de services d'inscription, contrairement à NYSE Euronext et à Nasdaq OMX.
Le consortium croit pouvoir renforcer le Groupe TMX en accroissant sa rentabilité pour l'amener à la moyenne des grands exploitants boursiers intégrés du monde. Luc Bertrand a toutefois noté que TMX ne pourrait pas compter sur une hausse importante des frais de transaction en raison de la vive concurrence en Amérique du Nord.
En vertu de la proposition du consortium Maple, 25 pour cent des sièges du conseil d'administration du Groupe TMX reviendrait à des résidants du Québec.
Le conseil d'administration et les actionnaires de TMX devront trancher entre les deux offres qui sont sur la table au cours des prochains mois.