Quels sont vos chefs de direction favoris ? Nous avons demandé à quatre gestionnaires de nous faire connaître les leurs, de nous expliquer leurs choix et de nous dire s'ils investiraient encore aujourd'hui dans leurs sociétés.
Les choix de Benoit Brillon, chef des placements et gestionnaire des fonds Landry chez Gestion de portefeuille Landry
1. Hunter HARRISON, président et chef de la direction du Canadien Pacifique
Le président et chef de la direction du Canadien Pacifique (CP), Hunter Harrison, est sans contredit le numéro un de Benoit Brillon. «Il est dans une classe à part», affirme le chef des placements de Gestion de portefeuille Landry.
«Son parcours professionnel est vraiment incroyable», dit-il. Né aux États-Unis en 1944, M. Harrison a commencé à travailler dans le rail à 20 ans. «Il a débuté au bas de l'échelle, comme wagonnier-huileur [carman-oiler]. Il n'a pas eu une super éducation, mais il était très talentueux.»
Il a travaillé pour plusieurs compagnies de chemin de fer américaines, dont l'Illinois Central Railroad, qu'il a présidée à compter de 1993. À la suite de l'acquisition de cette compagnie par le Canadien National (CN) en 1998, Hunter Harrison est devenu le numéro deux du CN, avant de succéder à Paul Tellier à la direction en 2003.
«Il a développé son propre système opérationnel, écrit des livres là-dessus et donné de la formation aux cadres. C'est un communicateur et un professeur incroyable», affirme Benoit Brillon qui connaît M. Harrison depuis une quinzaine d'années.
Il a pris sa retraite du CN en 2009, mais en 2012, il a repris du service au Canadien Pacifique, à la demande de l'investisseur activiste américain Bill Ackman. Depuis, le CP est en redressement accéléré.
Les actions du CP ont d'ailleurs considérablement bondi depuis l'arrivée de Hunter Harrison. Selon Benoit Brillon, qui en détient dans ses portefeuilles, elles étaient même devenues un peu chères. Mais la correction survenue ces dernières semaines les rend davantage intéressantes pour un investissement à moyen et à long terme.
2. Donald WALKER, président et chef de la direction de Magna International
Magna est la plus importante entreprise canadienne du secteur de l'automobile. Elle compte 133 000 employés répartis dans 29 pays et 316 installations manufacturières.
«Donald Walker a réussi la transition avec la famille Stronach. Ce n'était pas facile. La société est maintenant plus ouverte et a une meilleure gouvernance», fait valoir Benoit Brillon.
M. Walker, 58 ans, a d'abord travaillé comme ingénieur chez General Motors pendant sept ans avant de rejoindre les rangs de Magna en 1987. Il a été à la tête en 2001 de l'une des divisions de Magna, Intier Automotive, qui a été essaimée. La société a été rachetée en 2005 par Magna, ce qui a marqué le retour de M. Walker.
Il est devenu chef de la direction en 2010. «Il connaît très, très bien l'entreprise, dit Benoit Brillon. C'est un entrepreneur hors pair.» Il a remporté en 2014 le titre de pdg de l'année au Canada, attribué par la firme Bennett Jones.
Comme toutes les sociétés nord-américaines du secteur automobile, Magna a connu sa part de difficultés dans les années 2000. Mais depuis la crise financière de 2008-2009, «la croissance des bénéfices a été remarquable», souligne le gestionnaire de portefeuille, qui détient des actions de Magna. Depuis 2010, le titre de Magna a plus que triplé de valeur, passant d'un peu moins de 20 $ à plus de 70 $. Selon M. Brillon, l'action a une évaluation «raisonnable» et a «du potentiel» ; mais, comme tout le secteur de l'automobile, elle sera sensible à une éventuelle hausse des taux d'intérêt.
3. Louis VACHON, président et chef de la direction de la Banque Nationale
«C'est un leader sans égal», affirme Benoit Brillon, qui affirme avoir côtoyé Louis Vachon pendant plusieurs années lorsqu'il travaillait chez Natcan, la filiale de gestion de portefeuille de la Banque Nationale, maintenant dans le giron de Fiera Capital.
«Je l'ai vu aller comme gestionnaire de hedge funds [fonds de couverture], dans les activités de trésorerie, dans celles de la banque. Il a toujours été impressionnant.»
Il souligne que M. Vachon a occupé très jeune des postes de haute direction. En 2001, il figurait au palmarès canadien Top 40 Under 40. Il est devenu président et chef de la direction de la BNC en 2007.
Selon M. Brillon, Louis Vachon est le digne successeur de Jean Turmel, qui a marqué la Banque Nationale en développant les opérations de trésorerie et les activités dans les marchés financiers.
Ayant évolué dans divers secteurs de la Banque, M. Vachon a réussi à instaurer une vision commune pour l'ensemble de l'institution, selon M. Brillon. «Il est très efficace dans sa gestion, et c'est un gars qui donne aux gens l'occasion de se faire valoir.»
Cette vision d'ensemble explique, croit-il, que la Banque Nationale se porte plutôt bien. L'action de la Nationale, qui avait touché un creux de 15 $ lors de la crise financière de 2008-2009, a plus que triplé de valeur. M. Brillon en détient dans ses portefeuilles, ne la juge pas trop coûteuse, mais prévient que, à l'instar des autres banques, elle serait touchée par une hausse des taux d'intérêt.
Les choix de Luc Girard, gestionnaire de portefeuille, équipe Noël-Girard, Valeurs mobilières Desjardins (VMD)
1. Warren BUFFETT, président et chef de la direction de Berkshire Hathaway
«Ce qui m'interpelle chez Warren Buffett, c'est qu'avec une philosophie d'investissement toute simple, le buy & hold [acheter et conserver], il est parvenu à de grands résultats», dit Luc Girard, qui s'intéresse au plus célèbre des investisseurs américains depuis qu'il a 15 ans.
Warren Buffett est parti de presque rien, note M. Girard. Il a acheté les premières actions de sa société de gestion, Berkshire Hathaway, en 1962 avant d'en prendre le contrôle en 1965. Au cours des 50 dernières années, en acquérant de grands blocs d'actions dans des sociétés majeures comme American Express ou Coca-Cola, il a réussi à dégager un rendement annualisé moyen de 21,6 %, soit plus du double des 9,9 % de l'indice américain S&P 500.
«Il gère encore une entreprise qui a une valeur de 350 G $ US, c'est un fait d'armes exceptionnel pour quelqu'un qui aura 85 ans en août», dit M. Girard. C'est l'un des hommes les plus riches du monde, avec une valeur estimée à 70 G$ US. «Mais il continue de se payer un petit salaire de 100 000 $ US par année...»
Le gestionnaire de portefeuille précise que certains de ses clients détiennent des actions de Berkshire Hathaway. Au prix actuel, autour de 140 $ US, il les considère comme «bien évaluées».
2. Tim COOK, président et chef de la direction d'Apple
Longtemps relégué dans l'ombre du défunt Steve Jobs, Tim Cook a relevé le défi de la succession «avec brio jusqu'à maintenant», estime Luc Girard. Contrairement au fondateur d'Apple, dont le caractère abrasif est documenté, Tim Cook offre au contraire un visage «très, très humain».
«Steve Jobs, c'était la bougie d'allumage, mais Tim Cook [arrivé chez Apple en 1998] était le fil conducteur», illustre M. Girard. Sans Cook et ses qualités de communicateur, Apple n'aurait jamais connu autant de succès, croit-il.
Plusieurs étaient sceptiques après le décès de Jobs, en 2011. Mais Tim Cook «a tout livré à la perfection». Le gestionnaire de VMD souligne qu'Apple a vu ses revenus et bénéfices doubler depuis qu'il est à sa tête, tandis qu'en quatre ans, la valeur de l'action a triplé.
Il a aussi amené Apple sur des voies que Steve Jobs avait écartées. Il a réussi à percer dans les pays émergents, comme en fait foi l'entente avec China Mobile pour la distribution de l'iPhone. Il a lancé l'Apple Watch, qui ne faisait pas partie des projets du fondateur décédé. Récemment, il a annoncé le service en ligne Apple Music. La société a plus d'une centaine de nouveaux brevets dans ses cartons. «Il a donné un nouvel élan à Apple», conclut M. Girard, qui détient des actions du géant de Cupertino depuis environ trois ans. Il estime qu'elles représentent toujours «un bon achat».
3. Hunter HARRISON, président et chef de la direction du Canadien Pacifique
Tout comme Benoit Brillon, Luc Girard estime que Hunter Harrison a eu un parcours exceptionnel.
Homme de chemins de fer pendant toute sa carrière, «il a fait le ménage au Canadien National» (CN) lorsqu'il en est devenu le numéro deux après que le CN a acquis en 1999 l'américaine Illinois Central, dont il était alors le président. Le CN, rappelons-le, était une société d'État fédérale un peu sclérosée jusqu'à sa privatisation en 1995.
En succédant à Paul Tellier à la présidence en 2003, il a imprimé encore davantage sa marque. «Les marges bénéficiaires ont été à la hausse, et il en a fait une belle société», affirme Luc Girard.
Selon le gestionnaire de VMD, Harrison est en train de refaire le coup avec le Canadien Pacifique (CP). «Il a repris la même recette. Le CP a maintenant une croissance plus soutenue, génère plus de flux de trésorerie, affiche de meilleurs ratios opérationnels et le service est meilleur. C'est même mieux que le CN, ce qui est encore plus intéressant.»
M. Girard détient des actions du CP dans ses portefeuilles et considère que le titre est toujours un achat, car il y a encore du potentiel haussier.
Les choix de Christian Cyr, gestionnaire de portefeuille, actions de petite capitalisation, chez Fiera Capital
1. Alain BOUCHARD, fondateur et président exécutif du conseil d'administration d'Alimentation Couche-Tard
Pour Christian Cyr, Alain Bouchard représente la quintessence de l'entrepreneur. «La marque de commerce des grands chefs d'entreprises, c'est de savoir s'entourer de gens qui sont aussi compétents qu'eux dans des domaines divers.»
«Avec son équipe, ils sont partis d'une idée, [soit] consolider le marché des dépanneurs, une industrie à faible marge bénéficiaire, ce qui n'était pas évident. Ils en ont fait une superpuissance internationale qui fait l'honneur des gens d'ici.» Démarrée en 1980, Alimentation Couche-Tard dispose d'un réseau de 13 100 magasins répartis en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. En 2012, Alain Bouchard a obtenu le titre de pdg de l'année au Canada de la part de la firme Bennett Jones.
Tandis que certaines sociétés comme Canadian Tire se sont cassé les dents en essayant de pénétrer le marché américain, Alain Bouchard au contraire fonçait. Sa stratégie : procéder à une grande acquisition dans une région donnée, puis compléter le réseau par de plus petites acquisitions afin d'accroître les volumes et de réduire les coûts de distribution. «Il a instauré du professionnalisme dans une industrie qui en manquait», dit Christian Cyr.
Les actions de Couche-Tard, émises pour la première fois en 1986, ont enrichi les personnes qui les ont conservées. Christian Cyr n'en détient pas dans ses portefeuilles, car le seuil maximum des petites capitalisations dont il est responsable est de 2,5 milliards de dollars. Or, Couche-Tard a une capitalisation boursière qui dépasse maintenant les 25 G$ !
Même s'il ne suit plus d'aussi près Alimentation Couche-Tard, il estime que l'entreprise s'est démarquée par sa capacité de croître tant à l'interne que par la voie des acquisitions, ce qui en fait toujours un bon placement.
2. Jay HENNICK, président et chef de la direction de FirstService
Voici une entreprise canadienne peu connue ici. Cependant, un peu comme Alimentation Couche-Tard, elle a réussi à se faire un nom à l'échelle internationale, grâce à sa division immobilière Colliers et à celle qui s'occupe de la gestion de complexes immobiliers aux États-Unis, FirstService.
«Jay Hennick [le fondateur de l'entreprise en 1989] a réussi à saisir les occasions d'affaires, explique Christian Cyr. C'est une société qui a toujours acheté et vendu des filiales au bon moment. Quand tout le monde paniquait, il achetait.»
Depuis 1995, la croissance annuelle moyenne des revenus a été de 20 %. En 2014, ils atteignaient 2,7 milliards de dollars américains.
Début juin, la société a été scindée en deux firmes distinctes, Colliers et FirstService, afin d'en maximiser la valeur, dit M. Cyr. Signe qui ne ment pas de la volonté d'un dirigeant de maximiser la valeur pour ses actionnaires, «M. Hennick a toute sa richesse dans la société, un peu comme Alain Bouchard», souligne M. Cyr.
Dans le courtage immobilier, Colliers dispose maintenant de 500 bureaux dans 67 pays. En 2001, Jay Hennick a été désigné pdg de l'année par le magazine Canadian Business. Christian Cyr a des actions de FirstService dans ses portefeuilles. Comme d'autres sociétés de petite capitalisation, il s'agit d'un titre de croissance, et son évaluation du jour a plus ou moins d'importance quand on la considère comme un placement à long terme, explique M. Cyr.
3. Gilles LABBÉ, président et chef de la direction d'Héroux-Devtek
Christian Cyr se montre impressionné par la croissance de l'entreprise québécoise Héroux-Devtek, spécialisée dans les trains d'atterrissage.
«Alors que plusieurs sont tombés au combat, Héroux-Devtek a survécu aux crises dans l'aéronautique, comme celle qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, puis la crise financière de 2008-2009», dit M. Cyr.
Comptable de formation, Gilles Labbé est arrivé chez Héroux en 1982, dont il est devenu président en 1989, peu avant l'acquisition de Devtek. «Il a acheté la société et a réussi à la faire croître à l'interne et par des acquisitions, qui se sont toujours bien déroulées.»
En quelques décennies, l'entreprise de Longueuil est devenue un fournisseur de premier plan, ayant des relations avec plusieurs grands avionneurs. «Elle est passée de sous-traitant des sous-traitants à fournisseur direct», souligne-t-il. C'est un indicateur du contenu technologique élevé de ses produits de même que de la qualité de son travail.
Héroux s'est fait connaître en fabriquant les trains d'atterrissage du module lunaire Appolo. Sa première émission d'actions a été réalisée en 1986. Christian Cyr en détient dans les portefeuilles qu'il gère. Tout comme FirstService, il ne se demande pas si le titre est plus ou moins cher. «On peut être pointu et juger que c'est trop cher de 5 % ou sous-évalué de 5 %. Mais il faut le voir comme une société qui a beaucoup de potentiel et est un bon investissement à long terme.»
Les choix de François Rochon, président de Giverny Capital et gestionnaire de portefeuille
1. Robert IGER, président et chef de la direction de Walt Disney
«Si j'avais à donner la palme du meilleur chef de la direction de la décennie aux États-Unis, je la donnerais à Robert Iger», affirme sans hésitation François Rochon.
Lorsqu'il a pris la tête de Walt Disney en 2005, la société paraissait se chercher et sa croissance avait ralenti. Or, M. Iger, 64 ans, a multiplié les acquisitions depuis 10 ans, de telle sorte que Disney a retrouvé son aura d'antan.
Dès son arrivée, il a rétabli les ponts avec le partenaire Pixar, avec qui l'entente venait à échéance. Il a acquis l'entreprise, «ce qui a permis à Disney de se recentrer sur ses forces, soit la production de films d'animation qui deviennent des blockbusters», explique M. Rochon.
Quelques années plus tard, en 2009, il a acheté Marvel et ses superhéros comme Spiderman et Iron Man, qui ont connu de grands succès. Enfin, en 2012, l'acquisition de Lucasfilm a donné à Disney la franchise Star Wars, dont un nouvel opus doit bientôt voir le jour.
«Depuis qu'il est arrivé, les bénéfices ont quadruplé. C'est vraiment phénoménal», conclut M. Rochon. Sa firme a acheté des actions de Disney en 2005, le jour de la nomination de Robert Iger. Acquises au prix de 24 $ US, elles se négocient maintenant autour de 110 $ US.
2. Stanley MA, président et chef de la direction de Groupe MTY
«C'est un homme d'affaires exceptionnel», dit d'entrée de jeu François Rochon. Stanley Ma, 65 ans, un Chinois de Hong Kong qui a émigré au Québec à la fin des années 1960, est parti de rien pour bâtir un petit empire dans la restauration rapide.
Il ouvre son premier restaurant à Laval (Le paradis du Pacifique) en 1979, mais il prend son envol en 1983 lorsqu'il lance sa première enseigne de restauration rapide, Tiki-Ming.
«Ils avaient au début deux divisions, dont l'une était dans la technologie. Ils s'en sont départis pour se concentrer sur la restauration», rappelle M. Rochon. «La restauration rapide n'est pas un business très excitant, mais Stanley Ma l'a gérée de manière très intelligente.»
Aujourd'hui, Groupe MTY compte plus de 2 800 établissements, la plupart franchisés, répartis dans plus d'une trentaine d'enseignes, qui vont de Thai Express à Valentine en passant par Café Dépôt. La société compte accélérer son expansion aux États-Unis.
M. Rochon dit avoir acquis pour ses portefeuilles des actions du Groupe MTY au prix de 9 $ environ il y a quelques années. Elles se négocient maintenant à environ 33 $.
3. Mark LEONARD, président et chef de la direction de Constellation Software
Mark Leonard a fondé Constellation Software, une société torontoise de logiciels, en 1995. L'homme, dans la cinquantaine, est très discret. Pas de photos sur le site Web de l'entreprise ni sur son compte LinkedIn. «Il a un profil bas, dit François Rochon. Il n'est pas là pour promouvoir les actions de son entreprise. Au contraire, il disait récemment qu'elles étaient trop chères.»
Le gestionnaire de Giverny dit trouver des similitudes dans les façons de faire de Mark Leonard et de Warren Buffett. «C'est un modèle de croissance par acquisitions. Il achète de petites sociétés de logiciels, mais il garde en place la direction, leur laissant leur indépendance.»
Au fil des années, Constellation Software a multiplié les achats. Ses logiciels sont utilisés aussi bien dans le secteur de la santé, du transport en commun que de la gestion immobilière.
«Ils ne cherchent pas à révolutionner le monde comme Google, mais à créer de la richesse pour leurs actionnaires. Ils sont conservateurs, prudents, ne promettent pas trop mais surprennent positivement.»
Émises à 17 $ en 2006, les actions de CSI se négocient maintenant à plus de 530 $ ! «Nous en avons acheté il y a un an et demi, et elles ont doublé depuis», conclut François Rochon. Celui-ci estime d'ailleurs que les titres des trois sociétés évoquées sont «correctement évalués» par le marché. Si certains ratios sont parfois élevés, c'est qu'ils «reflètent les bons fondamentaux» de chacune.