La québécoise Enerkem offre des procédés visant à éliminer (du moins, à réduire considérablement) l'enfouissement et l'incinération des déchets. Elle s'attaque même aux matières non recyclables et non compostables en les transformant en biocarburants. «Le taux de récupération peut atteindre les 90 %», affirme Annie Paré, directrice des communications.
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C'est exactement ce qu'Enerkem fait à Edmonton, capitale de l'Alberta, où l'entreprise a signé une entente de 25 ans. La Ville fournit gratuitement le nécessaire, soit les déchets, et en échange, l'entreprise y a implanté une usine de transformation. «Un investissement de 100 M $, souligne Mme Paré, qui crée environ 150 emplois.» La matière, transformée en éthanol, est vendue aux raffineries qui mélangent la substance aux carburants qu'ils produisent. En prime, puisque l'éthanol produit n'est pas lié au maïs, le processus n'a aucun impact sur les terres agricoles ou le prix des denrées alimentaires.
«Toutes les parties en ressortent gagnantes. Nos coûts d'exploitation sont compétitifs, on accélère le virage vers l'économie verte, et on crée des emplois.»
C'est l'accès au financement, lors de la phase de démarrage (surtout avant 2010), qui a été le plus ardu. «Certainement notre plus grand défi», confirme la directrice. Pour accéder à une envergure internationale, il faut bâtir tout un réseau sur les marchés financiers. L'autre défi majeur, c'est celui d'attirer des employés très qualifiés alors que les entreprises se les arrachent. Peu importe le secteur, la concurrence est féroce.
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Les perspectives sont très favorables. La quantité de déchets produits dans le monde est croissante, les individus et les entreprises sont de plus en plus conscientisés et veulent réduire leur empreinte environnementale. De plus, les gouvernements commencent à légiférer pour augmenter la proportion de biocarburants dans l'essence. Il demeure toutefois hasardeux de mesurer l'essor de l'industrie des technologies propres dans la province. Les statistiques présentées par Écotech dans son Livre blanc proviennent de l'Institut de la statistique du Québec qui se penchait sur ce dossier pour la première fois.
Pour Denis Leclerc, président et chef de la direction d'Écotech, il ne fait cependant aucun doute que l'industrie connaît une croissance importante. «Nos exportations, les emplois créés et le nombre d'entreprises ne cessent d'augmenter. Quand on observe les grandes tendances dans le monde, on se rend compte que l'efficacité énergétique, c'est une priorité dans pratiquement tous les pays. La Chine, par exemple, met beaucoup l'accent sur l'assainissement de l'air et de l'eau, car ce sont des problèmes très visibles là-bas. La décontamination des sols, la valorisation énergétique, le transport intelligent et la chimie verte sont aussi de grands courants présents un peu partout sur la planète. Au Québec, nous sommes bien équipés pour répondre à ces besoins, car l'innovation est forte.
La clé pour démarrer
«Analyser les priorités de l'État. Tous les secteurs recèlent un fort potentiel, mais quand le premier ministre Couillard parle de ses priorités, il y en a toujours trois qui reviennent : le Plan Nord, la stratégie maritime et la lutte aux changements climatiques. Ce sont trois secteurs où les technologies propres vont jouer un rôle central.» - Denis Leclerc, d'Écotech.
LES FAITS
Au Québec, le secteur des technologies propres représente 1 000 organisations, dont 500 entreprises innovantes (94 % sont des PME et 70 % sont actives à l'international) - 30 000 emplois - Des revenus de 10,7 milliards de dollars (en 2011 seulement) - 6 400 G $ seront investis dans les pays en développement au cours des 10 prochaines années en technologies propres. Source : Écotech
ENERKEM
Fondée en 2000, Enerkem compte 175 employés au Canada, et elle s'internationalise rapidement. Lors de la récente mission commerciale du Québec en Chine, l'entreprise a annoncé trois ententes pour construire des usines dans ce pays.
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