Au Canada, le travail autonome gagne en popularité, surtout auprès des femmes. On dénombrait 951 600 travailleuses autonomes l'été dernier, soit une progression de 20% en l'espace d'une décennie, selon Statistique Canada.
Ainsi, un nombre croissant de Canadiennes quittent le travail traditionnel pour grossir les rangs des entrepreneures établies à domicile. En 2009, une année de récession économique, le nombre de travailleuses autonomes a ainsi crû de 5,4% par rapport à l'année précédente, alors que le nombre de salariées a diminué de 1,1%, d'après Statistique Canada.
«Les nouvelles mères, les jeunes professionnelles pour qui il était difficile de se faire une place sur le marché du travail, bref, les Canadiennes en général, se tournent de plus en plus vers le travail autonome pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille», dit Ruth Todd, associée chez KPMG Entreprise.
Un exemple, celui de Barb Stegemann, PDG de The 7 Virtues, auteure à succès et mère de deux enfants : «En bâtissant ma propre entreprise, dit-elle, je me suis donné les moyens de faire ce qui me tient vraiment à cœur : être un agent de changement et inspirer les femmes à vivre pleinement. Parce que je suis entrepreneure, je peux faire tout cela, rester ouverte à de nouveaux projets et, surtout, passer du temps avec ma famille».
Cela étant, le travail autonome est un chemin parsemé d'embûches. KPMG Entreprise a dressé la liste des principales difficultés rencontrées auxquelles les travailleuses autonomes peuvent s'attendre à rencontrer, et quelques recommandations :
> Le concept. Avant d'investir de son temps et de son argent, il faut réfléchir longuement et faire des recherches. Le concept ou le produit doit être testé auprès d'un auditoire varié (es amis et la famille ne suffisent pas, car ils voudront vous faire plaisir et ne vous diront pas nécessairement la vérité).
> L'expansion. Si votre produit ou votre service ne donne pas les résultats voulus, prenez un peu de recul et réévaluez votre modèle d'entreprise. Si le moment est venu de repenser votre plan d'affaires, faites-le en tenant compte de vos forces et de vos faiblesses. Il est peut-être temps de chercher un nouveau partenaire, une personne qui vous complète.
> Les conseillers externes. Un comité consultatif est un dispositif d'accompagnement et une caisse de résonance. Les dirigeants de petites entreprises ne bénéficient pas habituellement de ce genre de soutien, si bien qu'ils se sentent isolés et ne savent pas à qui demander des conseils ou un avis. Les membres du comité consultatif doivent être choisis de façon stratégique et judicieuse. Si vous n'êtes pas prête à établir un comité consultatif, songez à adhérer à une association locale ou à un groupe professionnel qui met régulièrement au programme des tables rondes.
> Les leçons à tirer. Si votre entreprise bat de l'aile, sachez tirer les leçons de vos erreurs. Il faut examiner objectivement la cause de vos difficultés et prendre les mesures qui s'imposent. Soyez franc avec vos bailleurs de fonds, surtout s'ils sont des parents ou des amis. Quand vous aurez compris pourquoi vous êtes en difficulté, identifiez deux ou trois choses qui fonctionnent rondement dans l'entreprise, et concentrez-vous là-dessus.
> La gestion de trésorerie. Apprenez à gérer vos liquidités prudemment et, si vous refinancez vos activités, réduisez vos besoins de trésorerie. Il faut aussi intensifier les activités de recouvrement, et vérifier la solvabilité de vos clients et de vos fournisseurs. Consultez des professionnels qui comprennent le contexte particulier des petites entreprises. Cultivez une relation de confiance avec votre banquier. Ayez soin de le tenir au courant de vos activités et de vos objectifs; vous en profiterez à la longue.
> L'évaluation des risques. Pour gérer les risques, il faut sans cesse évaluer son entreprise et la repositionner. Or, il est difficile de se montrer objectif quand on est intimement mêlé aux activités de l'entreprise. Il arrive même qu'on refuse d'admettre l'existence des risques potentiels. C'est pourquoi il est important d'obtenir l'avis d'un tiers, un conseiller de confiance dont la perspective sectorielle correspond à vos activités.