SÉRIE 1 / 6. Dans la vie, et en particulier au travail, il est essentiel de savoir prendre un virage. N'importe quel type de virage, les petits – changer de bureau, changer d'équipe, changer de routine, etc. – comme les grands – changer de poste, changer d'employeur, changer de pays, etc. Parfois, ces changements sont volontaires, parfois, ils ne le sont pas (licenciement, etc.). Mais dans tous les cas de figure, ils sont difficiles à bien exécuter.
2/6 : Le jour où Stephen Elop a viré 10 000 employés
3/6 : Comment passer du rêve à la réalité?
4/6 : Comment réussir à tourner la page?
5/6 : Rester concentré jusqu'au bout
6/6 : Se donner un nouvel élan
Pourquoi ça? Parce que dès qu'il nous faut prendre un virage, nous improvisons, nous parons au plus pressé, sans trop savoir ce que nos décisions de dernière minute vont entraîner comme conséquences. Bref, parce que nous manquons de méthode. Personne ne nous a jamais vraiment appris à prendre un virage.
Pourtant, de telles méthodes existent. L'une des plus évidentes est – aussi étrange que ça paraisse – si évidente que nous n'y pensons pas deux secondes. Elle est là, sous nos yeux, nous nous en servons même tous les jours, ou presque, mais dès qu'il faut l'adapter hors de son contexte, nous l'oublions. Laquelle? Tout bonnement… nos cours de conduite!
Eh oui, nous n'y songeons plus quand nous conduisons une voiture, mais il nous a fallu de nombreuses heures de cours de conduite avant de réussir à rouler sans anicroche. Nous avons appris à contrôler notre vitesse, à doser la façon de tourner le volant, à surveiller en même temps tout ce qui se passe autour de nous, etc.
L'idée est donc simple : adapter nos vieux cours de conduite à notre quotidien au travail, en mettant l'accent sur la prise de virage. Mieux, demander conseil à des experts de la conduite sur route : les motards. Car, même les novices l'imagine bien, prendre un virage en moto est loin d'être chose aisée. Cela peut même se révéler périlleux, si l'on ne maîtrise pas la méthode pour ce faire.
D’où l'intérêt de regarder ce qu'enseignent les champions toutes catégories de la conduite en moto, à savoir les instructeurs du Centre national de formation à la sécurité routière, à Fontainebleau (France). Ce Centre a pour mission première de sélectionner, former et perfectionner les motocyclistes de la gendarmerie nationale, le corps de police français en charge des zones rurales et périurbaines. Il veille, autrement dit, à ce que les gendarmes soient les as de la conduite en moto.
Les cours de conduite prodigués par les experts du Centre font rêver tout motard. Ils se déroulent en forêt de Fontainebleau, dans un secteur réservé à l'Armée française spécialement aménagé à cet effet : les parcours et les obstacles qui s'y dressent seraient fatals pour tout motard moyennement doué, car seuls peuvent s'y risquer les meilleurs.
Bien entendu, personne ne se lance sur le terrain de Fontainebleau sans avoir suivi au préalable les cours théorique du Centre. Et sans avoir appris par cœur, entre autres, celui sur "la trajectoire de sécurité".
La trajectoire de sécurité? C'est la technique pour prendre n'importe quel type de virage à grande vitesse, sans partir dans le décor. Une technique qui se présente en quatre parties, lesquelles correspondent à chaque étape du tournant :
1. La zone d'entrée. C'est le moment où l'on amorce le virage. On sait qu'il va nous falloir tourner, et on s'y prépare.
2. La zone de découverte. C'est le moment où l'on entre dans le virage.
3. La zone de sollicitation. C'est le moment le plus technique, où les bons pilotes se révèlent et où les mauvais se plantent. On est en plein cœur du virage, et il faut faire preuve d'une maîtrise totale de sa moto.
4. La zone de reprise de stabilité. C'est le moment où l'on sort du virage. Il faut alors anticiper la prochaine courbe, et vite remettre les gaz.
La série Web "L'art de prendre un virage" va décortiquer chacune de ces quatre étapes, en présentant pour chacune d'elles deux exemples concrets. Par exemple, dans le cadre de la zone d'entrée, la série présentera un article sur la manière dont Stephen Elop, le PDG de Nokia, s'est préparé, l'an dernier, à prendre la décision la plus dramatique de sa carrière : licencier d'un coup sec 10 000 employés.
Le but est simple : vous donner – enfin! – l'envie de vous lancer dans un grand changement, dans la grande aventure de votre vie. Et ce, en étant avisé – pour ne pas dire préparé – des difficultés que vous rencontrerez en chemin.
2/6 : Le jour où Stephen Elop a viré 10 000 employés
3/6 : Comment passer du rêve à la réalité?
4/6 : Comment réussir à tourner la page?
5/6 : Rester concentré jusqu'au bout
6/6 : Se donner un nouvel élan